Tribune
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Publié le 8 Janvier 2003

Paris VII

Malgré le scandale de la motion anti-israélienne votée par l’université de Paris VI, les syndicats enseignants de l’université voisine de Paris VII, située, elle aussi, sur le campus de Jussieu, ont tenté hier soir de faire voter une motion encore plus dure, réclamant la suspension des échanges scientifiques avec les universités israéliennes.



Mais à l’issue d’une réunion houleuse, cette tentative a échoué. Grâce une nouvelle fois à la mobilisation de la communauté juive et de ses élus. Il faut saluer, en particulier, le rôle du conseiller de Paris, Jacques Yves Bohbot, qui se trouvait hier soir à Jussieu et qui a su peser de tout son poids pour faire échec à cette nouvelle motion anti-israélienne.

A l’issue du vote, c’est un autre texte soutenu par le président de Paris VII, Benoit Eurin, qui été adopté par 39 voix contre 6, un texte rappelant les principes de neutralité et de tolérance de l’université française.

La mobilisation de la communauté juive a donc payé. Il faut savoir que depuis plusieurs jours, la présidence de Paris VII avait été littéralement inondée d’emails et de pétitions. Que des hommes politiques et des universitaires de haut niveau étaient intervenus pour alerter les dirigeants de l’université et les informer de la gravité de la situation.

La communauté juive a gagné une bataille mais elle n’a pas gagné, si j’ose m’exprimer ainsi, la guerre. La situation demeure inquiétante, très inquiétante, notamment dans les universités.

Car le recul des enseignants pro-palestiniens a été motivé, bien plus par la peur du scandale qui commençait à éclater sur la place publique et dans les médias que par un souci d’équilibre ou d’objectivité.

Sur le fond du dossier, la diabolisation d’Israël, la haine qu’inspire le pays des juifs n’ont jamais été aussi fortes. Il faut savoir que Jacques Yves Bohbot a été hué lorsqu’il a courageusement pris la parole hier soir en essayant de plaider la cause d’Israël.

Et si les présidents des 17 universités parisiennes ont eux aussi tenu à signer un texte solennel condamnant toute forme d’ostracisme ou de boycott c’est bien parce qu’il y a le feu à la maison.

Il faut se souvenir - et nous nous souviendrons longtemps - que les infâmes motions anti-israéliennes ont été présentées par la CGT, le SGEN-CFDT, le Snesup, la FSU et Sud-Education.

C'est-à-dire l’ensemble des syndicats de gauche de l’enseignement supérieur.

L’Intifada des campus n’est pas seulement un slogan,

Ce n’est peut-être pas encore une réalité

Mais c’est déjà une menace, bien réelle.

Clément Weill-Raynal

RCJ, mercredi 8 janvier 2003