Nous avions constaté que la perspective d’un retrait israélien de Gaza n’avait nullement influé sur leur comportement ni changé l’état d’esprit de ces « Palestinologues militants ». Nous avions noté la virulence de ton, les accusations infamantes et les amalgames douteux (apartheid, Afrique du Sud…). Les « Palestinologues militants » continuaient de voir -pour reprendre l’expression de Denis Jeambar- en Ariel Sharon « un massacreur de Palestiniens et un faucon fauteur de trouble.
Dans un second article publié cette fois le 7 novembre 2005, nous nous demandions si les déclarations antisémites, haineuses et sulfureuses du Président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui a appelé à « rayer Israël de la carte », le 26 octobre 2005, ont été dénoncées ou critiquées par les « Palestinologues militants ». A cette date, les différents sites Internet que nous avions consulté n’avaient nullement réagi aux propos de Mahmoud Ahmadinejad. Aucune dénonciation, aucune critique, pas une ligne.
Cette fois, nous nous demandons comment les palestinologues réagissent à l’évolution de l’état de santé d’Ariel Sharon, et quels sont les commentaires qu’ils publient sur leurs sites respectifs.
Extraits.
La Ligue Communiste Révolutionnaire :
Le 6 janvier, la LCR publie un Communiqué, intitulé : « Pas une larme », que nous reproduisons in extenso :
« Pas une larme pour Sharon qui fut le bourreau de Sabra et Shatila et s’est toujours refusé à appliquer le droit des Palestiniens à un état viable et souverain. Sharon n’a jamais été un homme de paix mais un homme de provocations. Il restera l’homme du Mur de la honte et de la colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem. Solidaires du peuple palestinien et des pacifistes israéliens, nous continuerons la lutte pour une politique alternative permettant aux palestiniens de vivre libres. »
Le CCIPPP :
Le site Internet de la Campagne Civile de Protection Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien publie le 6 janvier 2006 un long commentaire de Mustafa Barghouti, qui dénonce avec virulence la politique menée par Ariel Sharon. Barghouti prête à Ariel Sharon les pires intentions, même lorsqu’il est question du retrait de Gaza :
« Un autre mythe répandu avec succès par Israël est que le redéploiement de ses colons signifierait la fin de l’occupation de Gaza. Aujourd’hui, la Bande de Gaza est occupée comme elle l’a toujours été. Ce qui a changé, c’est uniquement la structure de l’occupation. Libérés de l’obligation de maintenir une présence physique à l’intérieur de la zone pour « protéger » ses colons, il est maintenant plus facile pour les israéliens, et moins coûteux, de contrôler la Bande de Gaza à distance en utilisant l’état de l’art de sa technologie militaire. »
Et de conclure de la manière suivante :
« Un des moyens de corriger cette situation est de faire ce qui a été réalisé avec succès en Afrique du Sud, c’est-à-dire imposer des sanctions. Un fait notable dans la situation actuelle est la coopération militaire avec Israël qui est le quatrième exportateur d’armes dans le monde. Nous voulons que cette coopération militaire cesse et que se développe un mouvement de désinvestissement et de gel des accords économiques jusqu’à ce qu’Israël applique la loi internationale et mette en œuvre les résolutions internationales. »
Altermedia Info :
Sur le site Internet Altermedia Info est publié un point de vue non signé, intitulé : « Une place en enfer ». Cet article se signale par sa virulence et son outrance :
« Les sionistes croient-ils en en l’enfer ? En tout cas, ils en ont créé un sur terre entre la Méditerranée et le Jourdain. Et l’homme qui personnifie le mieux cet appareil infernal d’oppression est en train de vivre ses dernières heures en ce bas monde. Il partira sans avoir expié ses crimes. À défaut de le voir pendu haut et court par la justice des hommes, il faut donc faire confiance à la justice divine pour le punir éternellement. Ariel Scheinerman, alias Sharon, aura été un criminel précoce, puisqu’il est entré dans l’armée du crime, la Haganah, en 1942, à l’âge de 14 ans. Sa mort incessante mettra donc un terme à une carrière terrifiante de 63 ans ! Un record mondial absolu de longévité dans le crime. En guise de nécrologie anticipée, nous vous proposons de lire ce qu’écrivait Jean-Pierre Perrin dans Libération le 5 février 2001. Cela se passe de commentaires… »
Sur Quibla.net :
Le quotidien on-line « des musulmans libres et actifs » publie des réactions à chaud sur l’évolution de l’état de santé, avec le commentaire général suivant : « L’état dans lequel se trouve Ariel Scheinerman, connu sous le nom de Sharon, est le plus fort symbole de l’état même de l’entité sioniste : « coma sous respiration artificielle ». L’un d’entre eux, Raja Chemayel, explique que, le 5 janvier 2006, au moment où il écrit ce message Ariel Sharon est encore en vie, luttant pour sa vie « dans un hôpital de luxe en Palestine occupée ». Extraits :
Honte aussi à tous les Israéliens honnêtes (s’ils existent)
pour l’avoir réélu après les scandales de Sabra-Chatila,
Jénine etc.
« …
Honte à nos kamikazes qui ont pris “le mauvais bus”...
Honte à la Justice elle-même
Car il y a de très fortes chances que Sharon meure de causes naturelles...
Honte aussi à tous ceux qui l’ont appelé “un Homme de Paix”
Honte à quiconque appellera cet événement
“Un triomphe”...
cet événement, quel qu’il soit... est arrivé beaucoup trop tard !!
Mais ce qui me réconforte, c’est de savoir qu’Ariel Sharon
va bientôt rencontrer
le Juge Ultime.
Bonne Nuit, les Arabes !!
Bonne Nuit, l’Humanité !! »
Note :
3. Dans son éditorial de l’Express (11 juillet 2005), Denis Jeambar critique ouvertement les « donneurs de leçons qui ont fait d’Ariel Sharon leur bouc émissaire, un massacreur de Palestiniens et un faucon fauteur de guerre ». Il réprouve leur silence concernant la décision historique de se retirer de la bande de Gaza. «Ariel Sharon devra attendre longtemps encore avant que les docteurs de la loi proche-orientale n'admettent qu'il a fait bouger les lignes du conflit israélo-palestinien plus que tout autre avant lui. Pour l'armée des Palestinologues militants (…) le bien ne pourra jamais venir de cet homme qu'ils ont diabolisé », estime l’éditorialiste. L’éditorialiste de l’Express désapprouve également leur manque de compassion face au « spectacle de la douleur de ces Israéliens qui acceptent de quitter ce qui était devenu leur terre » affirmant que pour eux « le drame ne peut être que palestinien. La souffrance israélienne ne leur arrache aucun commentaire. Pas de compassion pour cet Etat qu'ils ont schématiquement classé du côté des bourreaux ».