Tribune
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Publié le 5 Février 2010

Quel est le rapport entre Georges Frêche, le sionisme et la garde à vue ?

Quel est le rapport entre Georges Frêche, le sionisme et la garde à vue ? Aucun, du moins c’est ce que je croyais en venant présenter mon petit livre noir sur la garde à vue sur le plateau de Franz Olivier Giesbert à l’occasion de son émission « Vous aurez le dernier mot » diffusée ce soir sur France 2.




De mon livre, il ne fut pas du tout question. Mais on avait commis l’imprudence d’inviter Marc-Edouard Nabbe, écrivain néo-célinien, antisioniste, soutien hier de Saddam et aujourd’hui d’Ahmaninedjad. Il fallait donc un contre poids. J’ai compris trop tard que j’avais été commis bien involontairement pour être celui-là. Il serait faux de penser que Nabbe était le pire. Durant tout le programme, mon confrère Gilbert Collard lui a servi de faire valoir.



L’émission ne fut pas pour moi de pure perte. Venu parler de la garde à vue (j’insiste), j’ai appris que la grande menace sur nos libertés, le cancer qui ronge le caractère démocratique de notre société, serait, tenez vous bien, l’antiracisme et plus particulièrement, la dénonciation de l’antisémitisme. C’est vrai tout de même, dans quel monde vit-on, on ne peut même plus traiter quelqu’un de sale juif sans se faire taper sur les doigts ? Au moins ça valait le coup de s’être déplacé pour l’entendre car sinon, honnêtement, je ne l’aurais pas cru. Tous les lieux communs y sont passés, le deux poids deux mesures, le « mais c’est vrai qu’on peut plus parler de rien ».
La production est elle réellement complice de ce déversoir affligeant ? Pas vraiment, quand on invite Nabbe, c‘est pour qu’il se passe quelque chose, peu importe ce qu’il se dit. Ils en ont été pour leur frais. Il ne s’est rien passé à part un long moment de bêtise et de vulgarité auquel hélas j’ai participé. Cela m’apprendra.



Patrick Klugman (RCJ 5 fevrier)



Photo : D.R.