Mais on répète des choses qui demandent des précisions. L’ONU recommande le 29 novembre 1947 le partage de la Palestine, alors sous mandat britannique, en deux Etats : juif et arabe.
Les pays arabes refusent la résolution. Le 14 mai 1948, Ben-Gourion proclame l’Etat d’Israël, mais le pays naissant doit livrer une sanglante guerre d’indépendance. Défaits, les pays arabes signent des accords d’armistice avec Israël à Rhodes en 1949.
Les pays arabes insistent sur le caractère provisoire de ces lignes. Ils trahissent les Palestiniens, leur refusant la fondation d’un Etat. L’Egypte conquiert les territoires dévolus au futur Etat palestinien, transformant Gaza en camp de réfugiés et ne fait rien pour intégrer les Palestiniens. Les Transjordaniens conquièrent la Cisjordanie, également prévue pour l’Etat palestinien, et le royaume hachémite prend le nom de Jordanie. Si les Palestiniens et les pays arabes avaient accepté et mis en application la résolution du 29 novembre 1947, combien de guerres auraient pu être évitées ? Combien de morts et de blessés auraient pu être épargnés ?
Parler de frontières de 1967, alors qu’il ne s’agit que d’accords d’armistice est une erreur.
Il faut aussi rappeler qu’Israël est aussi grand que deux à trois départements français, et que jusqu’à la guerre des six jours, Jérusalem était partiellement aux mains des Jordaniens qui refusaient aux Juifs d’accéder à leurs lieux saints. À certains endroits, la largeur d’Israël était de la même longueur que la ligne n°1 du métro parisien.
Le 22 novembre 1967, le conseil de sécurité de l’ONU adopte la célèbre résolution 242. Elle « exige l’instauration d’une paix juste et durable », qui devra comprendre « le retrait des forces armées israéliennes de territoires occupés ».
Depuis, Israël a signé la paix avec l’Egypte, lui restituant le Sinaï, et avec la Jordanie. Chacun mesure la fragilité de ces traités. Avec les Palestiniens, les choses restent compliquées : ils ont refusé les généreuses concessions de Barak et d’Olmert, transformé Gaza évacué par Israël en base terroriste, lancé deux intifadas, n’ont jamais renoncé au retour des réfugiés… en Israël. L’accord Fatah-Hamas renforce les buts des Palestiniens. On est bien loin du débat des frontières.
(Article publié dans Actualité juive, le 1er juin 2011)
Photo : D.R.