Revue de la presse religieuse Février 2003

Le torchon brûle entre les juifs et les mormons, les premiers reprochant aux seconds de procéder aux baptêmes posthumes de membres de leur communauté, y compris les victimes de la Shoah. Le problème n’est pas nouveau : il y a sept ans, les mormons (qui baptisent les défunts, histoire de sauver leur âme) s’étaient déjà engagés à laisser les morts juifs rester juifs. Or, l’index généalogique international, régulièrement alimenté par des généalogistes mormons du monde entier, et conservé dans les sous-sols de Salt Lake City, aux Etats-Unis, fait état de la « conversion » récente d’une vingtaine de milliers de victimes juives de la Shoah. Les responsables des deux communautés se sont réunis à New York pour résoudre, une fois pour toutes, ce problème.

Actualité des religions, n° 46, février 2003

Ce wahhabisme qui inquiète
Le grand mufti de Russie, Talgat Tadjouddine, s’inquiète de la montée du wahhabisme dans plusieurs régions de la Russie européenne, jusqu’à l’Oural. Cet Islam radical toucherait, selon lui, essentiellement des jeunes de moins de vingt-cinq ans. Son inquiétude est relayée par Farit Salman, mufti de la région de Lamalo-Nenets, dans le Grand Nord, qui y voit une menace à la fois pour l’Etat et pour la coexistence pacifique entre les religions.

Actualité des religions, n° 46, février 2003

Pie XII et la Shoah

« Pie XII n’a probablement pas eu une trempe de prophète », a-t-on pu lire dans la revue bimensuelle des jésuites italiens de décembre 2002, Civiltà cattolica, soumise à la « relecture » vaticane. Pour la première fois, le Saint-Siège semble officiellement reconnaître les limites de l’action du pape Pie XII face à la Shoah… « Pie XII était subjectivement convaincu d’avoir parlé fort au sujet des massacres de juifs dans son fameux discours de Noël 1942 », souligne la revue, tout en admettant que l’on puisse « légitimement » avoir des points de vue différents. Dans son message, le pape avait fait allusion « aux centaines de milliers de personnes qui, sans avoir commis de faute, parfois seulement pour des raisons de nationalité et de souche, sont destinées à la mort ou à un dépérissement progressif. » Mais il ne citait pas explicitement le génocide juif et, pour certains, ce message équivaut à un laisser-faire. Pourtant des dépêches de diplomates du Vatican prouvent que Pie XII était parfaitement au courant du massacre des juifs et de son ampleur…

Actualité des religions, n° 46, février 2003

Marc Knobel

Observatoire des médias