Emilie Frèche, co-auteur, avec Ruth Halimi, de « 24 jours. La vérité sur la mort d’Ilan Halimi » (Paris, Le Seuil, 2009) commence par raconter « le courage de cette femme » (Ruth Halimi, la maman d’Ilan) qui fut pour elle « une grande leçon. Et plus que son courage, sa foi intacte en la bonté des hommes». Du courage, il en faudra au-delà de toute imagination à Ruth Halimi, qui écrit : « J’aurais voulu que tous nous voient déterrer mon fils assassiné à l’âge de 23 ans. Mais, la préfecture de Police nous a convoqués ce mercredi 7 février 2007 à 6h du matin et Ilan quittera le cimetière de Pantin comme il a quitté la vie : sans faire de bruit. »
Ruth Halimi raconte alors ses 24 jours de calvaire. Le 21 janvier 2006, la famille Halimi apprend qu’Ilan a été « enlevé ». Les ravisseurs réclament 450 000 Euros pour sa libération et la transaction est prévue pour le 23 janvier au matin. Dès lors, les interrogations assaillent Ruth : « dans quelle histoire s’est fourré Ilan ? Qui lui voudrait du mal ? Dites-nous mon D.ieu, qui a pu faire une chose pareille ? Mais non, c’est une mauvaise farce »
Ilan Halimi sera giflé, on lui tapera la tête, le dos, les jambes, ils le frapperont du revers de la main ou avec le manche d’un balai, « ce balai, ils s’en serviront bientôt pour simuler une scène de sodomie et le photographier dans une position dégradante. Ils iront plus loin encore. Ils lui tailladeront le visage au cutter à la demande du chef qui souhaite nous adresser une photo « gore ».
Le supplice d’Halimi durera jusqu’à ce qu’il soit découvert le lundi 13 février à 8h55 par deux gardiens de la paix. Les deux policiers l’ont trouvé nu, menotté, le corps entièrement brûlé et ce livre raconte de bout en bout cette incroyable sauvagerie, cette insupportable inhumanité. Les 27 salopards qui ont commis cette infamie vont répondre de leurs crimes. Mais le livre d’Emilie Frèche et de Ruth Halimi et là pour témoigner que c’est la justice et encore la justice que l’on doit rechercher.
Marc Knobel
Photo: D.R.