Tribune
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Publié le 8 Avril 2010

Shimon Peres à Paris - Les malheurs des Palestiniens

En attendant la venue en France du président de l’État d’Israël, Shimon Peres, qui sera à Paris à la mi-avril où il inaugurera, aux côtés du maire de Paris, Bertrand Delanoë et de Madame Rachida Dati, maire du 7ème arrondissement, la promenade David Ben Gourion, nous poursuivons la publication, en bonnes feuilles, d’ extraits du livre qu’il a écrit en 2003 en collaboration avec Jean-Pierre Allali, Un temps pour la guerre, un temps pour la paix (Éditions Robert Laffont).



Aujourd’hui : les malheurs des Palestiniens
De leur côté, les dirigeants palestiniens doivent comprendre que, tant qu'il restera des organisations terroristes refusant de se soumettre à l'Autorité palestinienne, l'espoir d'un État palestinien ne se concrétisera pas. Ils doivent aussi comprendre qu'ils n'obtiendront pas d'un monde actuellement engagé à combattre le terrorisme qu'il les reconnaisse. Le terrorisme ne nuit pas qu'à Israël. Il est nocif pour les Palestiniens. Il faut que cela soit bien clair : nous n'avons aucune aspiration à dominer un autre peuple. Nous déplorons les malheurs des Palestiniens et la douleur qui leur est infligée. Nous ne sommes pas insensibles à leur détresse car nous sommes un peuple qui sait ce que souffrir veut dire. Mais il convient de souligner que leurs souffrances viennent aussi de l'état de terreur dans lequel nous vivons et des mauvaises relations qu'il a engendrées. Les réunions entre les membres de notre gouvernement et les représentants de l'Autorité palestinienne n'auront d'effet que si elles passent du stade des discours à celui de l'action. Du côté palestinien par des mesures contre le terrorisme ; de notre côté par des gestes en direction d'un accord permanent. Les paroles, elles aussi, doivent être mises en pratique. On doit attendre des Palestiniens un gouvernement qui veuille la paix et, des Israéliens, un processus de paix.



Le fait avéré que l'Intifada n'a récolté que de maigres bénéfices et la constatation qu'une large coalition mondiale se dresse contre le terrorisme sont un message adressé aux Palestiniens et que nous approuvons : celui de nous embarquer pour une ère nouvelle visant à mettre en place une économie moderne qui nous permettra d'être séparés politiquement tout en coopérant sur le plan économique.



Qu'on se souvienne. Le XXème siècle qui vient de s'achever a connu une révolution et deux guerres mondiales. Les Juifs ont payé un prix élevé au nom de la révolution communiste et un prix horrible quand le nazisme et le fascisme sont arrivés au pouvoir. Ces trois empires idéologiques, auxquels on peut ajouter le militarisme japonais, ont sombré, laissant derrière eux la mort et la dévastation. Ces empires, et d'autres encore, ont tenté de mettre fin au sionisme. Leurs agissements ont eu des conséquences atroces pour notre peuple. Mais nous avons survécu. Au lieu de s'écrouler, le sionisme a abouti à la fondation de l'État d'Israël. Un État est né de la Shoah et, à sa manière, il a allumé un flambeau.



Photo : D.R.