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Soral a compris, dès 2007 en créant son site web Égalité et Réconciliation, où il s’interviewe lui-même et fait de la pub pour la littérature nazie, la force de frappe incontrôlable des réseaux sociaux, le pouvoir du Web. Ensuite, il a sauté dans le train des mouvements de masse de la droite mobilisée autour de la défense de la famille, infiltrant les manifs contre le mariage pour tous, appelant à un «jour de colère» dimanche dernier, balançant avec Farida Belghoul, qui l’a rejoint à Égalité et Réconciliation, des SMS sur de pseudo-cours de masturbation en maternelle, qui ont poussé des parents à retirer leurs enfants de l’école. Et ça marche.
Boxe. Les provocs de Soral semblaient peu dangereuses quand, jeune autodidacte à prétention intellectuelle traînant avec le Tout-Paris de Saint-Germain-des-Près et des Bains Douches, il publiait les Mouvements de mode expliqués aux parents ou Sociologie du dragueur. Certes, à la télé, il éructait déjà des insultes sur les «tapettes» (les gays) et les «pétasses» (les féministes), mais pas de quoi s’inquiéter outre mesure. Sauf que l’homme au crâne rasé et aux muscles travaillés dans les salles de boxe a viré en quinze ans du rouge au brun foncé. Noir même. Comme d’autres avant lui dans l’histoire. Du Parti communiste au Front national en 2007 - «Si Marx était vivant, il appellerait à voter Le Pen» - qu’il quitte en 2009 pour militer avec Dieudonné et sa «liste antisioniste» aux élections européennes. Au nom de leur haine commune des «sionistes», Soral, Dieudonné et leurs amis Thierry Meyssan et Frédéric Chatillon sont d’ailleurs allés en Syrie, pays de Bachar al-Assad. Et l’Iran de Mahmoud Ahmadinejad financera la liste Dieudonné. Au rouge et au brun s’ajoute plus tard le vert salafiste… Lire la suite.