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Passé ce premier moment, j’y vois surtout une allégorie de la « Nouvelle Vague », mouvement qui modifia le cinéma français au milieu du siècle dernier. Et effectivement, dans la vague bleu marine, il est question d’être « à bout de souffle », de « mépris », de « petit soldat » et « d’Alphaville » pour reprendre des titres phares de ce courant artistique…
Avec le Front National, la logique et la raison sont « À bout de souffle ». Pas parce que c’est un parti « dégueulasse » (la dernière réplique du film), mais bien parce que le Front national est une contradiction permanente ! Un parti Népotique (75 % des élus nationaux et européens appartiennent à la même famille) qui s’insurge contre les Privilèges ; une décennie Libérale, une autre Protectionniste ; un parti Europhobe financé par l’Indemnité de ses parlementaires européens ; prônant le respect de la Famille et de la Tradition quand la fille (Marine) ne cesse de déclarer que le père (Jean-Marie) a eu tort sur l’histoire, le racisme, l’immigration, tandis que la nièce (Marion Maréchal, aussi petite-fille) prend ses distances avec sa tante sur certains sujets de société…
Il faut alors bien reconnaître au bleu marine un certain goût pour le paradoxe, qui peut aller jusqu’au mépris…
Habitués au mépris du FN pour une certaine partie d’entre eux, les Français assistent aujourd’hui à une attitude récurrente de « Mépris » du FN vis-à-vis de ses propres militants. Quand Jean-Marie Le Pen fait une sortie raciste, antisémite ou négationniste, son parti fait front derrière lui. Quand il s’agit d’un « petit » militant de Neuville-en-Ferrain, par contre, le parti l’exclut sans faire de vagues.
Qu’il y ait une logique électoraliste derrière ce « deux poids, deux mesures » ? C’est évident. Sans que cela n’émeuve personne de voir un parti exiger de ses cadres qu’ils ne soient, au risque de se renier eux-mêmes, que des petits soldats…
Effectivement, le Front national est un parti de « Petit(s) soldat(s) » qui, obéissant aveuglément, ont été prêts à sacrifier Maurras, Drieu, La Rochelle, ou Céline… pour gagner Jean Roucas !
Le principal problème avec cette vague bleu marine, c’est qu’il n’y a toujours pas de générique de fin, et que la société qu’elle nous promet n’a rien à envier à la société lisse, uniforme et déshumanisée d’ « Alphaville ».
Alors, face à l’inconsistance de nos (ir)responsables politiques, quand certains veulent voter ou prôner, au niveau national, pour des alliances avec la vague par crainte de son score électoral et au motif que Marine n’est pas Jean-Marie, je ne peux m’empêcher de penser à cet aphorisme de Cioran : la lâcheté rend subtil…