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Les renoncements de la droite
La stagnation économique, la paupérisation croissante des classes moyennes, le sentiment d'abandon dans des franges de plus en plus larges de la population, les inquiétudes des parents sur le futur des jeunes générations ont rompu dans trop d'esprits la confiance en l'avenir et en ceux qui ont à charge de le dessiner : les politiques. À cela ajoutez l'exaspérant discours sur le recul de la France, le pilonnage idéologique sur les vertus de la baisse de la dépense - donc des investissements - publics, la morgue d'une certaine élite accusant la France, leur pays, de tous les maux, et vous avez, rapidement, dressé le cadre anxiogène et peu engageant dans lequel le débat public se déroule actuellement.
L'extrême droite en a toujours fait son terreau, elle y est à l'aise comme un poisson dans l'eau, dénonçant sans distinction ni subtilité aucune toutes les "anti-France" au doigt mouillé : étrangers, immigrés, enfants d'immigrés, classe politique en général, Europe, etc. Sa récente conversion tactique, dans un objectif de "dédiabolisation", aux thèmes du social ou de la laïcité n'y change rien, le programme reste celui de la recherche de boucs émissaires et de la guerre de tous contre tous.
La droite est plus que jamais fracturée, subissant, du fait de sa défaite en 2012, avec une plus grande intensité que les autres, la crise politique que nous traversons. La guerre fratricide à laquelle s'est livré l'UMP lors de son dernier congrès n'était qu'un écho des divergences quant à la stratégie à adopter face au front national, après le constat fait au second tour des législatives d'une fusion d'une grande partie des électorats de droite et d'extrême droite. La proposition par l'UMP il y a quelques mois de remettre en cause le droit du sol, pour ahurissante qu'elle fût, relevait de cette logique… Lire la suite.