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Juifs et Chrétiens ennemis du destin
« Ils sont ce qui reste des Croisés [ Chrétiens ] et des Khaibar [ ville où les Juifs assiégés et vaincus par Mahomet en 629 durent payer une rançon pour avoir la vie sauve, avant d'être expulsés, un épisode resté emblématique ] » et sont « inférieurs et plus petits, plus lâches et méprisés ». Ce sont « les ennemis du destin ».
L'étape suivante dans ce poème récité par une enfant dans un programme de la télévision du Fatah, PA TV, est la suivante : la petite Lara, jolie, ses cheveux longs soigneusement peignés, vêtue du blanc de l'innocence, s'exclame : « où est mon arme ? J'en ai trouvé une, une pierre. Je l'ai ramassée et jetée sur les ennemis du destin ».
Elle en appelle aussi aux mânes de guerriers arabes et musulmans, tels Saladin, à la fierté du musulman qui ne peut laisser « souiller et détruire la mosquée Al-Aqsa » et doit « se réveiller » enfin alors que l'on « massacre ses pères et ses fils ». Elle ne parle bien entendu pas de la Syrie ici, mais de prétendus massacres de Palestiniens. Et, puisque les Musulmans laissent faire, dit-elle, cette enfant en est réduite à se battre elle-même contre Chrétiens et Juifs à coups de pierres...
L'hôte impeccablement voilée de ce programme pour enfants boit ses paroles avec ravissement et l'applaudit chaleureusement lorsqu'elle finit de réciter ce poème. Cette incitation à la haine des Chrétiens et des Juifs entre dans le cadre d'un programme destiné à « responsabiliser » les enfants et à leur donner le sentiment de leur « appartenance »... La vidéo de ce programme, ci-après, a été traduite et mise en ligne par Palestinian Media Watch, Observatoire des Médias palestiniens.
Sous les images de Noëls joyeux, la réalité d'un exode massif des Chrétiens
Enseignement qui dément l'image d'une entente parfaite entre Chrétiens et Musulmans que veut donner l'Autorité palestinienne et que l'on voit lors des festivités de Noël, par exemple. Festivités très importantes en termes d'image et de rentrées économiques dues au tourisme engendré à cette occasion. Ce sont, en effet, quelque 50.000 pèlerins qui assistent à ces festivités annuelles à Bethléem. En effet, la réalité sur le terrain explique l'exode massif des Chrétiens palestiniens qui fait que Bethléem, ville autrefois a forte majorité chrétienne, soit aujourd'hui une ville presque entièrement musulmane. « Occupation », répliquent officiellement les Palestiniens. Cette « occupation » étant la même pour tous on voit donc mal comment cela pourrait expliquer un tel déséquilibre dans les chiffres de cet exode très majoritairement chrétien.
Dans l'un de ses documentaires, « Terre Sainte, Chrétiens en péril », Pierre Rehov, montre d'ailleurs le témoignage d'une Palestinienne chrétienne qui rapporte un dicton résumant bien la réalité du terrain de manière lapidaire : « Après samedi vient dimanche », disent les Palestiniens, autrement dit : après que nous ayons tué les Juifs le Shabbat, ce sera votre tour... Le réalisateur montre également ce qu'a été la profanation de la Basilique de la Nativité de Bethléem – marquant le lieu où serait né le Christ - par des terroristes palestiniens qui s'y étaient retranchés en 2002 au cours de la seconde intifada et la manière dont prêtres et sœurs, pris en otage, y furent traités. Il évoque en détail cet exode des Chrétiens provoqué par les discriminations qu'ils subissent de la part des Musulmans. Situation que l'on trouve dans toute la région, d'ailleurs, avec une population chrétienne qui disparaît progressivement de pays où l'on ne peut prétexter que les Israéliens en seraient la cause...