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D’abord contre les lois antiterroristes qui commencent à s’appliquer plus durement aux banques. En témoigne l’ouverture d’un procès contre l’Arab Bank à New York, accusée d’avoir aidé à distribuer de l’argent aux familles de kamikazes du Hamas en guise de compensations. À cause d’elles, il devient de plus en plus difficile de transférer de l’argent à une association ou une entreprise en lien avec le Hamas. Et puis, il y a les tunnels de moins en moins nombreux. Et le terminal de Rafah fermé par l’armée du Général Al-Sissi, et les eaux territoriales de Gaza bloquées par la marine israélienne. À croire que l’argent est devenu indésirable à Gaza.
Pour certains observateurs, c’est même ce manque de liquidités qui aurait poussé le Hamas à relancer les hostilités contre Israël cet été. L’organisation aurait voulu faire pression sur l’Égypte pour rouvrir le terminal de Rafah, afin que l’argent puisse enfin circuler et qu’il puisse payer ses 40.000 fonctionnaires en rogne, car en attente d’un salaire depuis trop longtemps.
Peut-être ces dollars que transportait Al-Ghoul étaient-ils destinés à payer les fonctionnaires ou à reprendre la construction de tunnels. À moins qu’ils ne fussent destinés à payer la dernière traite de la maison d’un cadre du Hamas en bordure de la Méditerranée, à l’image du palace d’Ismaïl Hanyeh détruit par l’aviation israélienne il y a quelques semaines.
Utilisation d’associations de bienfaisance pour faire transiter de l’argent à Gaza
Mais on ne le saura sans doute jamais. La berline qui transportait le chef des finances du Hamas a croisé le chemin d’un missile de précision de l’aviation israélienne, et comme dans un film hollywoodien, les dollars qu’il transportait se sont envolés en fumant dans la rue de Gaza-City qu’il traversait. Et Al-Ghoul a rejoint d’autres cadres du Hamas récemment éliminés par l’armée israélienne.
Mais d’où venaient ces dollars ? Peut-être provenaient-ils du Qatar ? Terre d’accueil de Khaled Meshaal, chef du Hamas de l’extérieur, et grand financier du Hamas, le Qatar avait promis de reconstruire Gaza à hauteur de 400 millions de dollars après l’opération Plomb durci. Il semble se servir du Hamas pour devenir un acteur et un facilitateur diplomatique incontournable.
Peut-être sortaient-ils de la poche d’Erdogan ? La Turquie est le deuxième grand soutien diplomatique et financier du Hamas. Défendre Gaza, donc le Hamas, s’est s’assurer une popularité dans le monde arabo-musulman de premier plan, et espérer s’asseoir à la table des négociations avec les grands acteurs diplomatiques, tels les États-Unis. Peut-être arrivait-il d’un coffre iranien ?... Lire la suite.