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Une djellaba tachée de gras et de crasse. Une barbe éparse mal répartie. Des ersatz de cigarettes Vogue qu'il fume à un rythme effréné. Abou Ala, qui reçoit dans un petit village à une heure de Benghazi, la capitale de l'Est libyen, n'a pas les allures d'un dangereux fondamentaliste. Bien sûr, la guerre, son adrénaline, la fraternité du champ de bataille, il a aimé. Pendant la révolution libyenne, il a fait partie de la fameuse katiba des martyrs du 17 février… Mais, en 2012, quand les armes se sont tues, ce père de quatre enfants a retrouvé sa vie d'avant. Pas de boulot, beaucoup d'ennui.
La Syrie était, elle, toujours à feu et à sang et Abou Ala voulait "venir en aide à [ses] frères syriens". À Benghazi, une filière pour la Syrie tourne justement à plein : celle d'Ansar Al-Charia, mouvement salafiste radical qui dispose d'une des milices armées les plus puissantes de la région. Le mouvement entretient des connexions avec les djihadistes syriens de Jabhat Al-Nosra. Selon plusieurs sources rencontrées par le JDD, une réunion a précisément rassemblé mi-septembre 2013 à Benghazi Ansar Al-Charia Libye et des groupes islamistes radicaux de la région, notamment les Tunisiens d'Ansar Al-Charia, des Algériens d'Aqmi et des leaders de Jabhat Al-Nosra… Lire la suite.
* Le nom a été changé.