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Si ces attentats avaient eu lieu, il auraient probablement fait de nombreux morts et blessés, à l'instar du double attentat des Galeries Lafayette et du Printemps Haussmann, le 7 décembre 1985 (43 blessés), de l'explosion de la FNAC Sport du Forum des Halles, le 5 février 1986, qui fait 22 blessés. Celui du 17 septembre 1986 devant le magasin Tati de la rue de Rennes entraîne lui la mort de 7 personnes et fait 55 blessés. Les cibles des terroristes, bien identifiées, très symboliques, sont particulièrement vulnérables.
Au début des années 2000, les responsables politiques et institutionnels estiment que des terroristes pourraient frapper la capitale. Il ne s'agira pas des mêmes terroristes, le contexte sera différent et les motivations ne seront pas forcément les mêmes. Mais, les services de renseignements et de police entreprennent de surveiller certains individus - par exemple ceux qui se rendent fréquemment en Irak, en Afghanistan ou au Pakistan, puis en Syrie. Il s'agit aussi de disposer d'informations fiables sur leurs activités, leur famille et leur entourage. Certaines mosquées font l'objet d'une attention rapprochée, de même que les sites Internet qui font l'apologie du djihad et endoctrinent des jeunes. Les services ont infiltré des réseaux acquérant une solide réputation en la matière et empêchant l'exécution d'attentats dans nos villes. Les salafistes d'alors étaient des étrangers installés en France, dans certaines cités.
C'est de là qu'ils ont commencé à endoctriner les jeunes. Des jeunes en rupture avec la société, sans avenir et souvent déjà fichés auprès de la police... Petits délinquants ou trafiquants, ils ont organisé et noyauté leur territoire: des immeubles, un parking, des caves ou des cages d'escalier. Les guetteurs, des gamins, prennent leur part au commerce de la drogue. La police les surveille, mais ils intéressent aussi les salafistes, alléchés par l'opportunité d'utiliser ces gamins sans repères en les convertissant à une idéologie politico-religieuse. C'est ainsi que, de délinquants, ils deviennent djihadistes et tournent le dos à la drogue et aux trafics. Et cette radicalisation peut désormais se faire en quelques mois. C'est alors que la police perd leur trace, qu'ils disparaissent. Mohamed Merah était l'un d'entre eux.
Refuge identitaire pour les jeunes perdus ou stigmatisés des banlieues défavorisées, pour les adolescents en rupture familiale, l'islam apporte bien des solutions et des réconforts à ceux qui cherchent des repères, répondant à leurs questionnements sur la famille, l'autorité. En venant à la mosquée, les jeunes convertis retrouvent un environnement, une démarche communautaire, ils se sentent entourés. D'ailleurs, le converti salafiste est souvent un homme de 18 à 35 ans, qui habite dans les banlieues difficiles des grandes villes françaises, "en souffrance": "Ils ont généralement un parcours de vie difficile, ils sont déclassés socialement, en situation d'instabilité affective et vivent dans des lieux où il y a de la violence, des problèmes de transport, de logement, du chômage", dit avec justesse le spécialiste Olivier Bobineau, sociologue des religions et spécialiste de l'islam… Lire la suite.