Tribune
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Publié le 16 Mars 2012

Diabolisation, délégitimation : le maillage. Le cas de l'aide française

Par Hélène Keller-Lind

 

Dans sa rubrique « Territoires palestiniens », l'Agence Française pour le Développement – AFD – liste Les documents économiques en mode Web 2.0 dans les Territoires palestiniens, les présentant ainsi : « Le 8 Février 2012, le Ministère de l’Economie Nationale palestinien (MoNE) a lancé officiellement sa « bibliothèque électronique » financée par l’AFD, sur son site internet. Cette plateforme permet au Ministère de l’Economie Nationale de mieux organiser l’information existante et d’en faciliter sa circulation entre les acteurs concernés. Ce site permettra ainsi la mise en ligne et le partage de documents relatifs au développement du secteur privé, en permettant aux différents acteurs intervenant dans ce domaine de mieux connaître les documents déjà publiés, et d’optimiser ainsi les études et analyses conduites. Cette bibliothèque regroupera au sein d’une plateforme moderne les études, rapports, données statistiques, newsletters, livres ou magazines en lien avec les activités et les sujets d’intervention du Ministère et sera mise à jour régulièrement en relation avec les différents acteurs du secteur ».  La participation de l'AFD n'est pas mentionnée.

Un Projet très anti-israélien du ministère de l'Economie palestinien soutenu par l'AFD

 

Toutefois lorsque l'on clique sur le lien menant à cet outil performant, on a la surprise de trouver en anglais et en « document de la semaine », « les coûts économiques de l'occupation des territoires occupés palestiniens ». A noter que ces territoires sont systématiquement désignés sous le sigle « OPT », pour Territoires palestiniens occupés.

 

Le document de 53 pages http://82.213.48.101:4000/Publishing%20Documents/The%20economic%20costs%20of%20the%20Israeli%20occupation%20for%20the%20occupied%20Palestinian%20territory.pdf est illustré de photos montrant des bulldozers, des soldats, une Palestinienne et un enfant portant des branches d'olivier, arrachés sans doute, ce qui est sans doute une implantation derrière un grillage...Le ton est donné.

 

Israël y est mis en pièces, étant accusé d'avoir mis en place des restrictions « depuis le début de l'occupation en 1967, qui reflètent l'attitude coloniale d'Israël qui n'a pas changé et a pour but d'exploiter les ressources naturelles palestiniennes, y compris terre, eau et ressources minières, au bénéfice de sa propre économie. Cette politique « d'exploitation » s'ajoute au désir d'Israël d'empêcher qu'il y ait la moindre compétitivité avec les intérêts économiques israéliens ». Et de citer pour « preuve » une déclaration d'Yitzhak Rabin datant de 1986. Les auteurs ajoutant que les choses se sont aggravées, affirmant qu'en 2010 « le coût total imposé par l'occupation israélienne sur l'économie palestinienne que nous avons mesuré est de 6 milliards 897 millions de $, soit le chiffre renversant de 84.9% Produit Domestique Brut palestinien ».

 

Puis les restrictions sur la Bande de Gaza sont évoquées de la manière et nous n'en sommes qu'à la page 11. Le reste est du même tonneau. On cherchera en vain le mot « terrorisme ». Et si le mot « sécurité » est mentionné 5 ou 6 fois c'est pour dire que lorsque les autorités israéliennes l'invoquent, cela n'est qu'un faux prétexte justifiant le vol des ressources palestiniennes. On recommande toutefois la lecture de ce document pour apprécier pleinement à quoi servent une partie des fonds versés par la France aux Palestiniens.

 

Acolyte du ministère, un Institut qui accuse Israël de vol de terres, d'apartheid et de nettoyage ethnique

 

On ne s'étonnera pas non plus de savoir que le coauteur de ce document est l'Applied Research Institute Jerusalem (ARIJ) épinglé par l'Observatoire des ONG, « ONG Monitor » qui nous apprend que cet Institut est membre de la Coalition Contre le Mur de l'Apartheid, qu'en 2008 il qualifiait le maire de Jérusalem de « raciste » pratiquant le « nettoyage ethnique », accuse Israël de voler des terres ou de s'être saisi en 1948 de 4/5ème de plus de terres que celles du Pan de partage de 1947, sans faire la moindre référence à l'agression arabe menée alors contre l’État hébreu.

 

http://www.ngo-monitor.org/article/applied_research_institute_jerusalem_arij