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Publié le 10 Janvier 2014
Dieudonné M’bala M’bala et ses chers amis syriens, libyens et iraniens
Dieudonné M’bala M’bala, l’ami d’Ahmadinejad
En février 2007, Dieudonné M’bala M’bala se rend à Téhéran pour « apporter son soutien à la résistance iranienne contre la politique de l’axe américano-sioniste et dénoncer les politiques terrorisantes américaines et israéliennes ». Au programme de cette visite de trois jours figurent des entretiens avec plusieurs personnalités et responsables universitaires, des chercheurs et des médecins. Dieudonné M’bala M’bala participe également à deux émissions de télévision et rencontre en particulier Mohammed Honardoust, le premier vice-président d’Ahmadinejad, chargé de la direction de la télévision iranienne. À cette occasion, il exprime sa bienveillance à l’égard d’une bombe iranienne, juste élément stabilisateur, selon lui, « face à l’armada nucléaire israélienne (1) ». Dieudonné M’bala M’bala dit espérer aussi voir le gouvernement des mollahs promouvoir des actions culturelles qui permettraient une meilleure connaissance mutuelle des peuples (2) ! Avec Ahmadinejad, des liens existent entre eux depuis au moins 2009. Le 21 novembre de cette année-là, Dieudonné M’bala M’bala M'Bala M'Bala avait effectué une visite en Iran, au cours de laquelle il avait rencontré le président de l'époque, Mahmoud Ahmadinejad. L'entretien, qui avait duré une heure, s'était déroulé de manière «détendu(e) et amical(e)», selon le Parti anti-sioniste. L'année suivante, Dieudonné M’bala M’bala mettra d'ailleurs en scène son amitié avec le chef de l'État iranien - une «guide pour (lui)» - dans son spectacle intitulé Mahmoud, rappelle Marion George dans Le Figaro du 08 janvier 2014. Au cours de ce même séjour, Dieudonné M’bala M’bala s'était également exprimé au cours d'une conférence sur le cinéma organisée au ministère de la Culture iranien. Dans une interview au quotidien pro-gouvernemental Tehran Times réalisée à cette occasion, il se plaignait de l'impossibilité d'aborder le thème de « l'holocauste » en France. Il y déplorait aussi l'annulation de 200 de ses spectacles à cause, selon lui, du lobby sioniste. Une visite qui avait permis à Dieudonné M’bala M’bala de se voir ouvrir les portes des chaines de télévisions iraniennes à plusieurs reprises, comme en témoignent ces deux vidéos, datant respectivement de 2010 et 2011, rapporte Le Figaro.
Dieudonné M’bala M’bala, l’ami des baasistes syriens
Durant l’été 2006, Frédéric Chatillon -entrepreneur, proche de Marine Le Pen et l'un des principaux prestataires de service du FN et de sa présidente depuis 2011, ancien président du GUD, il est aujourd'hui patron de l'agence de communication Riwal, dont Marine Le Pen a déclaré qu'il s'agissait d'un prestataire de services du Front national (3)- joue les intercesseurs pour un voyage de Dieudonné M’bala M’bala, Alain Soral, Ahmed Moualek, président de l'association La Banlieue S'exprime (LBS), Marc George, rédacteur en chef du site antisioniste Médialibre, (4) et Thierry Meyssan au Liban. Mais, le voyage ne débouche sur rien. Mais, cela n’empêchera pas une partie des mêmes de repartir au Liban et en Syrie en mars 2008 sur le prétexte d’une série de spectacles de Dieudonné M’bala M’bala organisés par Michel Eleftériadés dans son cabaret à Beyrouth, le Music-Hall, suivis d’une virée à Damas. Selon des sources locales, les cinq jours en Syrie comprenant hôtels, chauffeurs et visites touristiques auraient été largement financés par la famille Tlass. Justement, en mars 2008, Dieudonné M’bala M’bala accorde une interview au site Internet extrémiste des Ogres. Il revient sur sa tournée « triomphale » en Syrie et au Liban :
AJM : Vous revenez d’une tournée auréolée d’un succès phénoménal au Proche-Orient. Quelles sont vos impressions générales ?
Dieudonné M’bala M’bala : Tout d’abord, je voudrais remercier les Libanais et les Syriens. C’est un sentiment de satisfaction qui m’anime. Malgré mon retour en France, je suis comme transporté, encore sur un nuage. Ma satisfaction se résume dans le fait que je suis le porte-flambeau, le prescripteur de l’humour français dans cette région. Je suis en effet le premier Français à jouer en Syrie.
AJM : Comment avez-vous été accueilli ?
Dieudonné M’bala M’bala : D’une façon exceptionnelle. Un véritable enchantement en voyant cette proximité, cette fraternité, cette solidarité qui s’expriment sans calcul. D’ailleurs, ces données n’excluent pas l’altérité et la fierté de ces peuples.
AJM : Quel enseignement retenez-vous donc de ce passage haut en couleurs en Orient ?
Dieudonné M’bala M’bala : J’ai appris beaucoup. Il ne s’agit pas seulement de la chaleur humaine, mais, j’ai été impressionné par la qualité d’écoute de ces hommes et ces femmes. J’ai notamment su que la Syrie était un pays où la laïcité n’était pas un vain mot. Cela contraste effectivement avec cette propagande malsaine dont le but inavoué m’échappe totalement…
AJM : Et encore…
Dieudonné M’bala M’bala : J’ai vu, d’un côté comme de l’autre, la manifestation d’un pluri ethnisme certain et une dimension multiconfessionnelle sans précédent. Bref, aux antipodes de la désinformation ambiante. Passons.
AJM : Vous vous êtes senti aimé ?
Dieudonné M’bala M’bala : Parfaitement. Vous savez, je suis prêt à aller jouer partout où on m’invitera.
En 2011, Dieudonné M’bala M’bala se produit à Damas, comme il l’avait déjà fait en 2008. Or, une scène se passe dans un restaurant de la capitale syrienne, et on prend des photos souvenirs. Dieudonné M’bala M’bala met son bras autour de l’épaule de… Manaf Tlass, fils d’un ancien ministre de la Défense du père de l’actuel Président et donc issu du premier cercle du pouvoir baassiste, qui a à ses côtés Frédéric Chatillon, si proche de la Syrie d’Assad.
Dieudonné M’bala M’bala soutient Kadhafi
L’humoriste Dieudonné M’bala M’bala arrive en Libye en mars 2011. Le Franco-Camerounais avait annoncé qu’il entendait se rendre à Tripoli « pour rencontrer le colonel Kadhafi, afin de protester contre l’agression occidentale. » Selon Marc George du site Médialibre, Dieudonné M’bala M’bala entendait même se rendre sur des objectifs militaires, afin de mettre la coalition devant ses responsabilités (5). Il est accompagné d’une petite délégation dans laquelle on aurait compté notamment l’universitaire Maria Poumier (6) et la militante écologiste et pro-palestinienne Ginette Hess-Skandrani, deux représentantes du courant « rouge-brun », révisionnistes, négationnistes et pro-Chavez. Hess-Skandrani portait le foulard vert des pro-kadhafistes. Ahmed Moualek, proche de Dieudonné M’bala M’bala, avait confirmé ce voyage aux journalistes de Rue 89 (7). « Je suis scandalisé par cette guerre injustifiée. J'ai été impressionné par le calme à Tripoli », avait dit Dieudonné M’bala M’bala qui proposait de revenir sur place « avec d'autres artistes mobilisés contre cette guerre médiatique dont la star hollywoodienne est Bernard-Henri Lévy qui a entraîné derrière lui l'armée française ». Dieudonné M’bala M’bala avait indiqué ne pas avoir rencontré Kadhafi, mais s'être rendu dans son bunker de Tripoli bombardé quelques jours auparavant. « Voir la France se lancer dans cette mascarade est absolument hallucinant et insupportable (...) Sarkozy s'est fait abuser (...) La violence vient du ciel. Les Libyens, il faut le savoir, aiment leur président. Ce n'est pas à la France et aux États unis de décider pour eux. La situation est loin de celle que l'on vous décrit », avait ajouté Dieudonné M’bala M’bala M’bala M’bala (8). Sur le blog de l’humoriste, on voyait Dieudonné M’bala M’bala poser devant un portrait du dictateur libyen, la main sur le coeur au pied d'une immense affiche à la gloire de Mouammar Kadhafi, le dictateur le plus recherché d'Afrique du Nord!
Ainsi va Dieudonné M’bala M’bala, main sur le cœur, pour ses chers amis dictateurs : Ahmadinejad, Assad et Kadhafi.
Notes :
1. Voir le site Internet www.non-resist.org
2. Source http://www.iran-resist.org/article3149
3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Chatillon
4. Sur Médialibre et Marc George, voir : http://www.nationspresse.info/billets-dhumeur/media-libre-et-marc-george-entre-confusion-politique-et-manipulation
5. http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article477 et Rue 89
6. Sur Maria Poumier, voir Marc Knobel, Haine et violences antisémites, une rétrospective 2000-2013, Paris, Ed. Berg International, pp. 236-240.
7. Blandine Grosjean, Dieudonné M’bala M’bala est en Lybie pour soutenir Kadhafi, Rue 89, 28 mars 2011.