Tribune
|
Publié le 31 Décembre 2013

Dieudonné ou l’anti-Mandela

Par Frédéric Allouche, Professeur de philosophie

 

Mandela est mort, Dieudonné est vivant et tient à le faire savoir. Nous avions pris de la hauteur avec le premier, nous pataugeons dans la fange avec le second, désormais en haut de l’affiche avec ses «quenelles», astuces grossières d’une cuisine abjecte.

 

Mandela est grand, Dieudonné est petit. 

Pleurer le père de la nation sud-africaine, c’est reconnaître en l’homme la puissance de convictions qui unissent l’Humanité malgré les différences ethniques, culturelles ou religieuses.

 

Rire avec Dieudonné, c’est cloisonner cette même humanité au nom d’un communautarisme victimaire avide d’oppositions et de violence.

 

Regretter Mandela, c’est avoir en mémoire la résistance d’un homme contre l’injustice politique au prix de l’humiliation et d’une incarcération de vingt-sept ans.

 

S’esclaffer avec Dieudonné, c’est avoir en partage la lâcheté d’individus qui collaborent à la souillure de la mémoire d’hommes, de femmes et d’enfants qui ne peuvent plus répondre.

 

Célébrer Mandela, c’est se souvenir que l’intelligence peut être mise au service de l’héroïsme des plus grandes causes.

 

Soutenir Dieudonné, c’est sonner le rappel des multiples facettes de la bêtise pour lui donner la figure d’une bassesse insondable… Lire la suite.