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Des jeunes, dont la dangerosité est difficilement décelable par les services de renseignements. Moins attirés par la guerre sainte au Mali ou en Afghanistan que par celle en Syrie, ce pays où, comme l’expliquait à Libération Loïc Garnier, le patron de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat), nombre d’entre eux «ont le sentiment de mener un combat légitime pour renverser un dictateur sanguinaire».
Mais la légitimité supposée du combat de ces hommes égarés cache des réalités beaucoup plus inquiétantes. Plus que dans l’Armée syrienne libre, c’est entre les mains de groupes fanatiques que beaucoup d’Occidentaux deviennent jihadistes. Apprennent l’usage des armes, reçoivent des instructions basiques pour des actions terroristes urbaines, subissent l’inébranlable endoctrinement idéologique. Et au sortir de cette formation, il est évidemment à craindre que ces jihadistes ne tournent vers la France les armes qu’ils ont appris à manier.
Face à cette réalité nouvelle, où nombre d’outils juridiques font défaut, le travail des enquêteurs français de l’antiterrorisme est singulièrement compliqué.
Mais, plus que le nécessaire travail policier contre cette menace nouvelle, c’est aux responsables politiques occidentaux de prendre la mesure des dangers croissants générés par la guerre en Syrie.