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Poursuivi devant la cour d'assises de Paris pour complicité de génocide et de crime contre l'humanité, Pascal Simbikangwa esquive. L'étude des jugements rendus par le Tribunal pénal international du Rwanda lui a appris la navigation juridique dans les eaux glauques du génocide commis d'avril à juillet 1994 contre la minorité tutsie du Rwanda.
Arrêté en 2007 sur l'île de Mayotte, l'accusé a bien potassé son dossier. Assis dans une chaise roulante, il développe sa stratégie de défense dès l'interrogatoire sur son parcours personnel et professionnel sans attendre l'examen des faits qui lui valent sa place derrière les épaisses vitres du box des prévenus. Son français est précis. Il n'était ni un officier ni un patron d'un service secret.
Pour certaines organisations internationales, il aurait pu mettre fin à la violence s'il l'avait souhaité.
Il va même, lors du premier jour d'audience, tenter de semer le trouble sur son identité lorsqu'il doit s'expliquer sur le nom d'emprunt de David Safari Senyamuhara qu'il a utilisé pour obtenir des faux papiers. Il n'est pourtant pas encore question des cent jours durant lesquels 800 000 hommes, femmes et enfants ont été massacrés. Durant cette période, il aurait fourni des armes, mais aussi des conseils, des encouragements et des instructions aux assassins qui, à Kigali, la capitale, et dans la région de Gisenyi, ont tué à tour de bras. Ce qu'il nie de manière préventive. «Je n'ai pas participé à la fin de la guerre et au chaos», prévient-il… Lire la suite.