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La menace que représente ce mouvement BDS est bien réelle. Le noyau dur des membres à l’origine de cette campagne émane de la gauche radicale et antisioniste opposée à l’existence même d’Israël en tant qu’Etat juif et démocratique. La bonne nouvelle, c’est que l’écrasante majorité de la population occidentale s’oppose à ces manœuvres. La mauvaise nouvelle, c’est que les membres du noyau dur de BDS concentrent leurs actions principalement sur la question des « colonies » et l’utilisation « disproportionnée » de la force par Israël afin d’élargir le champ et le nombre de leurs supporters. En effet, leurs campagnes fortement médiatisées contre les implantations ont connu un certain succès : depuis, les puissances occidentales estiment majoritairement que les implantations sont illégales ou tout au moins contre-productives.
Il ne faut pas toutefois, exagérer l’importance du boycott de l’ASA. À l’exception de l’Eglise protestante d’Amérique, favorable au boycott, l’opinion publique américaine, composée de libéraux américains pour la plupart, soutient majoritairement Israël plutôt que les Palestiniens. Mais le vrai champ de bataille du mouvement BDS, son terrain de prédilection, se trouve en Europe occidentale.
Il faut bien comprendre que le but principal du mouvement est de créer un environnement politique hostile à Israël sur la scène internationale et que des retombées économiques négatives ne sont qu’on objectif accessoire. La lutte se situe donc sur le plan politique et symbolique. BDS ne mettra pas Israël à genoux, mais il a le potentiel de lui causer des dommages économiques voire militaires substantiels, qui avec le temps, finiraient par nuire à son image internationale.
Si les pourparlers de paix en cours échouent, les Palestiniens se tourneront vers l’ONU et d’autres organismes internationaux, pour obtenir des sanctions contre Israël. En outre, ils feront tout leur possible pour faire comparaître des officiers de Tsahal devant la Cour pénale internationale, une menace qui pourrait avoir des conséquences négatives pour la dissuasion israélienne. Les initiatives de boycott, issues de ce mouvement, alimentent cette stratégie, et permettent aux Palestiniens de prétendre qu’ils bénéficient d’un large soutien des opinions publiques occidentales, favorables aux sanctions… Lire la suite.
Le Dr Jonathan Rynhold (photo), est maître de recherche associé au Centre Begin-Sadate d’études stratégiques (BESA) et maître de conférences en études politiques à l’université Bar-Ilan. Il est aussi directeur du Centre Argov pour l’étude d’Israël et du peuple juif qui est affilié à Bar-Ilan.