Tribune
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Publié le 14 Juin 2012

Hommage à Jules Alter

Par Frida Wattenberg

 

Parmi les victimes du massacre de Tulle (99 pendus, 149 déportés à Dachau le 9 juin 1944) se trouvait Jules Alter, né le 1er avril 1916 à Paris, déporté sous son nom de guerre André Duverneix.

 

Chef de troupe chez les Eclaireurs Israélites de France, Jules était chargé de s'occuper des enfants dispersés de Moissac, cachés dans la région de Tulle où il vivait comme professeur au collège.

 

A cette époque, "nos chefs" avaient appris par nos "chefs de Suisse" qu'à l'est de l'Europe, femmes et enfants étaient assassinés et ils prirent la décision de fermer les maisons d'accueil  des EI et de l'OSE et de disperser les enfants.

Jules et son épouse Fanny s'occupent de ces enfants cachés dans des familles d'accueil.

 

Arrêté par les Allemands le 9 juin 1944, dans le collège où il enseignait, il a la présence d'esprit de prendre sa serviette où il avait tous les documents sur les enfants (identités réelles et fausses, adresses des planques) et réussit à les jeter du camion à sa femme Fanny.

 

Il est déporté le 2juillet 1944 par le dernier convoi parti de Compiègne avant la Libération. 2162 hommes sont entassés dans le "train de la mort" à destination de Dachau. Le train était sans cesse dévié par les bombardements et le voyage a duré quatre jours par une température de 40 degrés. Jules fait partie des 530 déportés morts dans le train pendant ce transfert.

 

Un des déportés survivant a transmis ce récit à Fanny. Il a également raconté qu'à l'arrivée lorsque les chefs du camp faisant l'appel, si l'appelé ne répondait pas, les déportés disaient tous ensemble "mort pour la France", énervés les Allemands n'ont plus continué l'appel.