Tribune
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Publié le 4 Novembre 2013

Il y a quelque chose de juste au royaume du Danemark

Par Théophane Le Méné

Lorsque l’Allemagne occupe le Danemark à partir du 9 avril 1940, voilà déjà sept mois que la seconde guerre mondiale a démarré et pour ce petit pays de la grande Scandinavie, le choc est à la mesure de l’ampleur des troupes qui inondent le pays. Quelques mois plus tôt, le 31 mai 1939, le Danemark et l’Allemagne nazie ont pourtant signé un pacte de non-agression à Berlin, continuité d’une neutralité qui s’était déjà affichée lors du premier conflit mondial. L’opération Weserübung a pour but de faire du Danemark un « protectorat modèle », selon les mots même du Führer et surtout un pont d’envol pour aller envahir la Norvège. Lorsque les troupes allemandes franchissent la frontière ce matin d’avril, les garnisons danoises sont bien décidées à défendre leurs positions. Mais deux heures plus tard, le gouvernement danois capitule, résigné par la force de frappe germanique et soucieux de négocier au mieux ses intérêts avec l’envahisseur.

Dès lors, le gouvernement se retrouve sous protectorat allemand et il semble que la souveraineté danoise et l’intégrité territoriale soient respectées. Les Allemands se satisfont de ce peuple qu’ils considèrent comme leurs « cousins aryens » et privilégient une stratégie de coopération qui leur permet de déployer leurs forces ailleurs. Le roi Christian X ne manque jamais sa promenade quotidienne, à cheval dans les rues de Copenhague et, de façon générale, les Danois composent plutôt courtoisement avec l’occupant. Werner Best, envoyé au Danemark comme plénipotentiaire du Reich, a bien compris l’intérêt de maintenir ce peuple dans ce qui les caractérise intrinsèquement : une certaine idée du bien-être et le consensualisme plutôt que la violence légitime. C’est probablement pour cette raison qu’à maintes reprises, il s’opposera à la confiscation des biens des juifs et tentera de limiter au maximum la brutalité de ses belligérants… Lire la suite.