Tribune
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Publié le 11 Juillet 2014

Israël : «Pour le Hamas, il n'y a pas d'autre option que la fuite en avant»

Propos recueillis par Alexandra Schwartzbrod, entretien publié dans Libération le 10 juillet 2014

Mahdi Abdul Hadi, directeur du think tank palestinien Passia, explique l'engrenage qui a entraîné la crise actuelle.

Comment expliquer que le Hamas continue à provoquer Israël de Gaza?

La réconciliation avec le Fatah est finie et il a perdu le soutien de l’Egypte. La seule façon, pour le Hamas, de sortir de cette impasse, c’est la confrontation avec Israël afin de pousser la communauté internationale à s’engager, quitte à en payer un prix très lourd. D’où les roquettes qui provoquent les Israéliens et les poussent à riposter, seul moyen de réveiller la communauté internationale et d’obtenir que les Egyptiens se ressaisissent du dossier israélo-palestinien. C’est peut-être une politique suicidaire, une fuite en avant mais, pour le Hamas, il n’y a pas d’autre option.

Mahmoud Abbas ne peut rien faire pour calmer le jeu?

Après la réconciliation avec le Hamas, Mahmoud Abbas n’a rien fait. Il ne s’est pas occupé de Gaza alors qu’il aurait dû se saisir de l’opportunité pour reprendre la main là-bas, les gens n’attendaient que ça. Il a été trop paresseux ou trop faible pour user de son autorité à Gaza. Il pensait avoir gagné la bataille en gardant le canal des négociations ouvert avec Israël.

Ce processus de réconciliation aurait pu marcher mais Abbas ne s’est pas conduit en leader. Il est considéré comme un collaborateur par de nombreux Palestiniens. Du coup, le Hamas est en train de gagner en popularité en Cisjordanie.

Que reste-t-il comme solution à Abbas ?

Il n’a plus que deux cartes à jouer: l’Egypte et les Nations Unies. Il faut qu’il obtienne quelque chose au moins d’une de ces deux parties. S’il reste assis sans rien faire dans son bureau de la Moukhata, il confirmera qu’il n’est que le maire de Ramallah… Lire l’intégralité.