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Pourtant, l'espace scolaire n'échappe ni aux préjugés véhiculés par la société, ni aux pratiques qui même involontairement sapent le principe d'égalité républicaine. Source d'un espoir d'émancipation et de mobilité sociale, l'école est aussi le lieu même involontaire de traitements inégalitaires. L'institution scolaire est confrontée à un croissant sentiment de défiance chez des enfants issus de l'immigration qui la jugent injuste et discriminante à leur égard. Ainsi, les derniers résultats de l'enquête "PISA" (produite par l'OCDE) révèlent une plus faible performance des élèves issus de l'immigration, à milieu social équivalent. Ils sont en effet "au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficulté". Même après la prise en compte du critère lié à l'origine socio-économique, leurs résultats en mathématiques sont inférieurs à ceux des autres jeunes. Les autres pays de l'OCDE parviennent mieux à gérer l'accès au savoir de publics hétérogènes.
C'est pour répondre à cette réalité que le gouvernement a impulsé trois axes politiques novateurs. :
D'abord, l'affirmation d'une politique de Réussite éducative qui consiste en particulier à soutenir et à mettre en œuvre des actions de soutien personnalisé, de prévention des discriminations et de promotion de l'égalité, en partenariat avec l' ACSE et d'autres institutions, mais aussi à expérimenter de nouvelles pratiques pédagogiques.
Ensuite, la loi de refondation de l'école qui affirme clairement les droits de l'enfant : l'accueillir, quelle que soit son origine conformément à l'article L131-1 du code de l'éducation ; lui transmettre, à travers l'enseignement moral et civique, un socle de valeurs communes : la dignité, la liberté, l'égalité, la solidarité, la laïcité, l'esprit de justice, le respect, l'égalité entre les femmes et les hommes et l'absence de toutes formes de discrimination ; lui garantir une égalité réelle dans les parcours et l'orientation.
Enfin, la refondation de la politique d'égalité républicaine et d'intégration lancée par le Premier ministre a donné lieu à une feuille de route adoptée le 11 février dernier. Cette initiative traduit une prise de conscience par les plus hautes autorités de la République que si l'intégration est acquise pour des millions d'hommes et de femmes qui font des études, travaillent, participent à la vie sociale, économique culturelle et politique de notre pays, en revanche il faut traiter les failles du processus qui peuvent chez certains, et notamment dans une partie de la jeunesse semer le doute sur la force de notre modèle républicain… Lire la suite.