L’extrémisme politique est sans surprise

Par Olivier Biltz

Il y a quelques jours J.M. Le Pen qualifiait Mme Taubira d’ » antifrançaise ». Il ne fait que reprendre une rhétorique de la fin du XIXème siècle, quand Charles Maurras visait une « anti France » composée des protestants, des juifs, des francs-maçons et des « métèques ».

Parallèlement le Parti de Gauche a décidé le 18 novembre de rejoindre la campagne de Boycott Désinvestissements Sanctions (BDS), confirmant son obsession contre Israël qui pourrait muter en antisémitisme chez certains, en dépit des dénégations véhémentes de son dirigeant.

Qu’est-ce qui les rassemble ?

Le culte juif a conceptualisé la notion de bouc émissaire, chargé de tous les péchés du peuple puis envoyé dans le désert. Les extrémismes politiques recherchent en permanence un bouc émissaire pour éviter d’avoir à réformer réellement et efficacement la société.

Pour l’extrême droite, la faute est toujours venue de l’Autre, visant des groupes parfois variables selon l’air du temps. Sans surprise et sans espoir, il est combattre politiquement et judiciairement, car son idéologie est mortifère.

L’extrême gauche a des boucs émissaires classiques, le capitalisme, l’ « impérialisme », et, depuis la « guerre des 6 jours » de 1967, Israël. Sa référence est à cet égard la conférence de Durban, coup d’envoi d’un nouvel antisémitisme : peu importent les malheurs du monde, Israël est devenu l’objet de toutes les attentions négatives, tout éternuement en Israël entretient le rhume chronique de l’extrême gauche contre l’État hébreu.

L’Histoire de la première moitié du XXème siècle a déjà montré les catastrophes apportées par les extrémismes, mais certains sont soit amnésiques soit ignorants. La démocratie est un combat permanent pour ramener les égarés sur le chemin de la raison.