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« Les services officiels libyens sont pénétrés par les islamistes, qui ont de l’influence sur les responsables politiques. C’est comme cela que les djihadistes ont su que la petite maison de Benghazi était en fait le consulat américain, mais surtout le centre régional de la CIA. Ils étaient très bien renseignés. Ils savaient ce qu’ils allaient attaquer. La présence d’agents américains à Benghazi se savait au niveau du microcosme de Benghazi, les Américains ayant été tellement peu discrets », ajoute notre source.
« Les politiques américains avaient vendu à la CIA qu’en Libye, ce n’était plus la guerre. Les espions de la centrale US n’avaient donc pas pris de mesure de protection particulière, oubliant qu'ils étaient encore en zone de guerre ».
Selon l'agent français, la centrale américaine est aujourd'hui confrontée à un autre problème :
« La station de Benghazi abritait quantité d’informations. À partir de là, les agents de la CIA travaillaient sur les groupes djihadistes opérant en Libye, mais aussi aux alentours, notamment al-Qaida au Maghreb islamique et ses ramifications en Égypte. À partir de Benghazi, des renseignements étaient transmis. Mais d’autres étaient conservés. Et plus d’un mois après l’attaque, la CIA n’arrive toujours pas à évaluer ce qu’elle a pu perdre, en termes notamment de renseignements classifiés, obtenus par sources humaines. En effet, une partie du bâtiment a brûlé. Cela étant, ajoute notre interlocuteur, je ne suis pas sûr que les djihadistes aient pu exploiter toute la masse de renseignements qu'ils ont pu voler dans l'attaque, il leur faudrait en effet du matériel de décryptage qu’ils n’ont sans doute pas ».