Tribune
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Publié le 10 Février 2014

La désinformation persistante du CAPJPO-EUROPALESTINE

Tribune de Maitre Pascal Markowicz, avocat à la cour

 

Le 5 février 2014, la Cour d’appel de Paris a rendu un arrêt prononçant la nullité des poursuites intentées contre quatre personnes qui avaient participé à des actions de boycott de produits israéliens dans des grandes surfaces de la banlieue parisienne.

 

Ces personnes avaient été relaxées par le Tribunal correctionnel de Bobigny en première instance.

 

Immédiatement, le CAPJPO-EUROPALESTINE tente de faire croire, à travers un communiqué, que le boycott est légal et ne constitue pas une discrimination.

Il s’agit d’un mensonge qui ne peut tromper les internautes puisque la Cour de Cassation, notamment dans son arrêt du 22 mai 2012, a jugé définitivement que le boycott des produits israéliens est illégal. Cette position est également celle de la Cour d’appel de Colmar, de la Cour d’appel de Bordeaux, de la Cour d’appel de Limoges, pour ne parler que des juridictions les plus significatives.

 

Deuxième mensonge : selon cette association, la Chambre de Commerce France-Israël dont je suis l’avocat « serait retoquée » dans ce genre de procès.

 

Encore une fois, la vérité est plus que déformée puisqu’à l’exception des procès de Paris et de Bobigny, la Chambre de Commerce France-Israël a toujours été déclarée recevable en cette matière, y compris en première instance à Perpignan et à Mulhouse alors que ces deux juridictions avaient relaxé les prévenus.

 

Mais si la Cour d‘appel de Paris vient de confirmer l’irrecevabilité à agir de la Chambre de Commerce France-Israël qui avait été jugée en première instance par le Tribunal correctionnel de Bobigny, c’est uniquement en application du récent arrêt de la Cour de cassation du 19 novembre 2013, qui est revenu sur sa jurisprudence antérieure et a déclaré la Chambre de Commerce France-Israël désormais irrecevable à agir lorsque les procès en matière de boycott des produits israéliens sont fondés sur l’article 24 al. 8 de la loi sur la presse (l’appel au boycott).

 

Concernant les procès qui appliquent la loi sur le boycott économique lui-même (articles 225-1 et 225-2 du Code pénal), à l’instar du futur procès en appel du jugement d’Alençon qui aura lieu devant la Cour d’appel de Caen (sept prévenus ayant appelé au boycott et participé à une action de boycott dans un supermarché avaient été condamnés dont un Maire adjoint et une conseillère municipale), la Chambre de Commerce France-Israël reste, bien entendu, pleinement recevable et entendra faire vigoureusement valoir ses droits et les relations économiques franco-israéliennes.

 

Troisième mensonge, le but réel de la campagne BDS révélé par les confidences du Dr Haidar Eid, Professeur agrégé en littérature anglaise à l’université Al-Aqsa de Gaza, lors de son interview publiée le 4 décembre 2013 sur le site pro-palestinien International Solidarity Movement.

 

Comme Omar Barghouti ou Michel Warshawski, il milite pour la création d’un seul État, palestinien bien sûr. Et l’État d’Israël ? Serait-il « rayé de la carte » comme le souhaitait le Président iranien Ahmadinejad ?

 

Voici quelques morceaux choisis, mais je vous invite à lire toute l’interview (http://www.ism-france.org/analyses/-La-lutte-palestinienne-n-est-pas-une...):

 

Question : « ce droit au retour central (des Palestiniens) peut-il se réaliser s’il y a un État juif quelque part en Palestine historique ? »

 

Réponse : « Non c’est impossible… ».

 

« La solution de deux États est une solution raciste qui appelle à un État juif pur et à un État palestinien pur…La lutte palestinienne n’est pas une lutte d’indépendance, c’est une lutte de libération…La solution de deux États est un dogme raciste qui ne peut pas garantir tous les droits exigés par l’appel BDS de 2005, autour duquel nous avons un consensus palestinien…La solution d’un État est la seule qui permette d’obtenir les droits palestiniens revendiqués par le mouvement BDS ».

 

Question : « Dans un entretien en 2009, le dirigeant BDS Omar Barghouti a dit, « Je suis complètement contre le bi-nationalisme… Êtes-vous d’accord ? »

 

Réponse : « Oui je suis entièrement d’accord. Un État bi-national, par définition, est un État composé de deux nations. Ces deux nations ont droit à la terre d’un point de vue historique. Mais les juifs ne constituent pas une nation. Les juifs israéliens constituent une communauté coloniale de peuplement, comme les blancs d’Afrique du Sud ou les Français d’Algérie… »

 

Ainsi la face cachée de l’iceberg est, une fois encore, dévoilée et ceux qui soutiennent activement ou passivement la campagne BDS ne peuvent désormais l’ignorer.

 

Voilà ce que souhaitent les promoteurs de la campagne BDS: rayer Israël de la carte.

 

La désinformation est une activité courante du CAPJPO-EUROPALESTINE.