Tribune
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Publié le 30 Octobre 2012

Le démon antisémite Houria Bouteldja

Par Victor Perez

« Antisémitisme : le retour des vieux démons ? » était le sujet de l’émission Ça vous regarde, diffusée sur La Chaîne Parlementaire (LCP), laquelle recevait, entre autres invités, l’ancienne porte-parole des Indigènes de la République Houria Bouteldja. Venue y ‘’dénoncer’’ l’antisémitisme elle n’y montra que celui qui l’habite profondément. Si la forme pouvait faire illusion quant à sa participation à ce combat, le fond n’a pu tromper ceux qui connaissent les maniements de langage de tels individus. Un verbe qui n’a comme objectif que celui d’amener le téléspectateur à accuser le Juif, toujours le Juif, rien que le Juif.

Sa première intervention fut pour dénoncer les « tensions, hostilités et les haines intercommunautaires » dues, entre autres, à « la création de l’État d’Israël ». Chacun, évidemment, se questionnera quant à la part de responsabilité de la communauté juive française dans la croissance de l’antagonisme « intercommunautaire ». Si des femmes, hommes et enfants juifs, sans parler de leurs lieux de cultes et/ou commerciaux sont de plus en plus pris à partie par des musulmans au nom de leur sympathie pour l’État d’Israël, le contraire n’a jamais encore été démontré. Ce qui ne gêne guère « l’indigène » Bouteldja pour le certifier.

 

L’allégation suivante fut de soutenir que pour lutter contre l’antisémitisme, « il faut lutter contre le Sionisme, cette idéologie qui lie le sort de tous les juifs à Israël qui est un pays colonial, raciste et qui commet des crimes de guerre ».

 

Ainsi sont innocentés d’avance tous ceux qui s’en prennent aux sionistes, vrais ou supposés, et qui permettront, ‘’au nom des droits de l’homme’’, la chute de ce pays ‘’maléfique’’. Un pays où la Cour de Justice punit toutes formes de racisme, qui a été innocenté de l’accusation de crimes de guerre par Richard Goldstone lui-même et qui gère un territoire disputé et non occupé selon le rapport d’un ancien juge de la Haute Cour de Justice. Des charges sans fondement, mais qui permettent d’accuser ceux qui soutiennent de près ou de loin le pays qui serait leur seul refuge dans le cas, de plus en plus vraisemblable, d’une multiplication d’indigènes antisémites à l’image d’Houria Bouteldja.

 

Son troisième point fut son refus que l’on désigne les quartiers populaires comme le « terreau de l’antisémitisme », malgré les rapports de police et de justice assurant, tous, le contraire. Des quartiers qui sont, selon son avis, « les premières victimes du racisme en France », qui « subissent un racisme structurel », mais dans lesquels, cependant, nul n’est assassiné ni agressé corporellement comme l’est actuellement la communauté juive française.

 

Sa dernière intervention fut de condamner la France pour son aide à la création de l’État d’Israël : « C’est dommage que la France ait participé à la création de l’État d’Israël et de les faire partir (les Juifs) en Israël »

 

Toute à sa damnation perpétuelle de l’État juif, elle ne s’est guère rendu compte avoir reconnu, par ces mots, que le peuple juif n’a pas les mêmes droits que tous les autres peuples de la planète. À savoir, celui de s’autodéterminer librement sur sa terre ancestrale.

 

Si l’émission Ça vous regarde avait voulu exposer à ses téléspectateurs ce qu’est le démon de l’antisémitisme, avoir invité Houria Bouteldja fut un coup de Maître.