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Ce n’est pas « l’enfer qui recommence », comme le prophétisait Joseph Roth à l’aube des années 30, mais les signes sont là. Et le travail doit recommencer, qui n’avait jamais cessé, pour rehausser les digues contre la boue qui resurgit quand la mémoire s’efface, quand la Crise s’enkyste et que le malaise, de plus belle, s’installe dans la civilisation. En ces temps de déprime morale et sociale, la recherche du bouc émissaire n’est jamais bien loin.
Comme n’a cessé de le rappeler Bernard-Henri Lévy aux avant-postes, depuis vingt ans, depuis Vitrolle et autres lieux où le FN commençait sa marche municipale et répandait son venin d’un fascisme soft à la française, trois fantômes bien vivants se dressent contre nous, Juifs, contre nous, démocrates et Français.
Le fantôme du négationnisme. On le tenait pour mort et quasi-enterré. Son cadavre bouge encore. Il a repris du service, connu un coup de jeunesse, s’exhibe, obscène et sans retenue, sur les tréteaux publics, en pyjama rayé, attend son heure, que les derniers rescapés, témoins de la Shoah, ne soient plus là. Contre lui, pas de quartier. Les contournerait-il par de nouvelles inventions sémantiques, des sous-entendus gestuels qui ne trompent que ceux qui ne veulent ni voir ni entendre, les lois sont là. Elles n’empêcheront jamais totalement la saloperie de se dire par des voies détournées, des biais nouveaux. Mais elles sont là, ces justes, ces saines lois, lois Gayssot et autres. Et elles doivent être renforcées.
L’anti-sionisme, ou soit disant tel. Nous savons bien que, sauf chez quelques esprits honnêtes mais abusés, il est le masque de l’anti-Israël, de la négation de l’Etat juif, au prétexte de la question palestinienne et de l’occupation de la Cisjordanie, toujours non réglées. Mais imaginons cette question enfin réglée. Quid de l’anti-sionisme ? Disparaîtrait-il par enchantement ? les anti-sionistes deviendraient-ils enfin les amis d’Israël ? Je vous laisse la réponse. Car le sionisme, ce n’est pas l’expansionnisme, contrairement aux amalgames du mensonge. C’est, ni plus, ni moins, le droit du peuple juif d’avoir un Etat, de vivre dans une nation qui soit la sienne. L’anti-sionisme, à la lettre, nie ce droit. On ne peut donc transiger sur l’anti-sionisme. La question palestinienne n’implique en rien la négation de l’existence d’Israël… Lire la suite.