Tribune
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Publié le 22 Novembre 2013

Le nucléaire iranien camouflé sous la rhétorique

Par Roger-Pol Droit

 

Le feuilleton du nucléaire iranien dure depuis plus de dix ans. Les nouvelles négociations en cours, si elles aboutissent, n'en seront évidemment pas l'épilogue. Une pause, tout au plus, dans un long scénario.

Entre péripéties et rebondissements, l'intrigue est marquée d'embrouilles, de faux-fuyants, d'intérêts divergents - comme bien d'autres dossiers internationaux. Ce qui rend son parcours singulier, c'est d'être composé également de prise de conscience internationale, d'action concertée, de sanctions efficaces. Or, voilà qu'aujourd'hui nombre de commentaires font valoir que la situation a changé. Il y aurait, dit-on, une occasion à saisir. Ne ratons pas la fenêtre d'opportunité ! Signons vite, avant qu'il ne soit trop tard ! Pourtant, on aura beau chercher, on ne trouvera nulle part de quoi justifier ni cette nouveauté ni cette hâte. Sauf un bruit de mots, un écran de fumée, une rhétorique qui fabrique des mirages pour maquiller des évidences.

 

Car, dans cette affaire, les questions de fond sont claires, simples, connues de tous. Il va de soi qu'on peut diverger sur les actions à mener, mais il est vain de présenter le dossier comme infiniment complexe, réservé aux experts, inaccessible au commun des mortels. L'Iran fabrique-t-il une bombe atomique ? La réponse est oui. Experte en la matière, Thérèse Delpech (1948-2012) l'avait montré dès 2006, en publiant « L'Iran, la Bombe et la Démission des nations ». Depuis, même les plus circonspects des observateurs l'ont reconnu… Lire la suite.