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Ci-dessous un résumé :
« C’est véritablement un printemps arabe », a-t-il estimé, précisant que « ces gens se battent pour la liberté, engageant leurs vies chaque jour contre la dictature. » Certains considèrent que les pays arabes ne peuvent ériger de réelles sociétés démocratiques, constate-t-il ; « c’est simplement raciste ». Yigal Carmon rappelle que des déclarations similaires avaient été faites au sujet des Japonais et des Russes lors de la Deuxième Guerre mondiale. L’histoire a prouvé la fausseté de tels préjugés.
Le président de MEMRI a osé une comparaison avec la Révolution française, dont les fruits furent longs à récolter : si les sceptiques actuels avaient vécu du temps de la Révolution française, « ils auraient dit : mais qu’est-ce que cette révolution ? C’est terrible. Nous aurions préféré que le roi reste en place. » « Le progrès prend du temps », a estimé Carmon ; « il n’y a pas de raccourcis dans l’histoire ».
Yigal Carmon écarte également la notion d’un islam monolithique qui se serait enraciné dans le monde arabe : il considère qu’en Tunisie, les islamistes doivent leur victoire uniquement au fait qu’ils étaient unis autour du parti Ennahda, non en raison d’une véritable majorité. À Gaza même, où les observateurs croient constater que le Hamas s’est enraciné, des dizaines de milliers de supporters du Fatah sont descendus récemment dans la rue, brandissant des photos de Mohammad Dahlan, icône controversée des services de sécurité de l’Autorité palestinienne.
Il n’y a donc pas de prise de pouvoir du monde arabe par un islam monolithique, affirme Carmon ; au contraire, il semble que les États se morcellent en structures représentatives de régions, tribus, religions ou groupes ethniques. Les conflits entre ces différents groupes vont se poursuivre, estime Carmon, et seront doublés de combats pour le changement.
Interrogé sur la politique américaine, le président du MEMRI s’est montré critique à l’égard de l’ouverture du gouvernement Obama aux Frères musulmans et à Mohamed Morsi : « L’Amérique aurait dû se tenir du côté des forces progressistes, non des islamistes. » Il y a problème éthique à appuyer ces forces qui empêchent l’humanité d’avancer, a-t-il commenté.
Et Israël dans tout cela ? Le Printemps arabe ne menace pas Israël, a estimé cet ancien conseiller d’Itzhak Shamir et d’Itzhak Rabin en contre-terrorisme, car l’Égypte et la Syrie n’ont pas les moyens d’entretenir des armées de haut niveau.
Et donc, pour la première fois en plusieurs décennies, Israël a enfin la possibilité de consacrer plus de moyens à la santé et à l’éducation.
1. Article intégral en anglais paru sur le site du Times of Israel.