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Deux ans après, qu’en est-il du «Printemps arabe» ? Les islamistes, qui n’avaient pas pris part aux révoltes à Tunis, au Caire…, sont les principaux bénéficiaires des changements politiques. Les soulèvements démocratiques sont détournés de leur vocation initiale. Les élections portent des intégristes au pouvoir.
Après les dictatures, l’islamisme politique prend place dans le Monde arabe. C’est le temps de nouvelles oppressions au nom de l’islam. Le salafisme apparaît au grand jour. La division des démocrates et des libéraux face à la démagogie populiste facilite l’accès au pouvoir des islamistes. Mais la nature de tous ces changements et des brusques accélérations de l’histoire fait débat.
Les révoltes arabes sont-elles le résultat d’expériences concoctées dans les laboratoires de la CIA ou la conséquence logique, naturelle, irréversible, de luttes politiques et sociales des peuples ? L’amertume, chez les démocrates, est légitime. La déception fait naître ce sentiment qu’en fin de compte, tout ce que nous vivons n’est qu’un jeu pervers des grandes puissances pour pactiser et imposer les islamistes. À cet égard, il n’y a pas plus révoltant pour les démocrates tunisiens et égyptiens que de réduire les bouleversements de ces deux dernières années à une sournoise manipulation de l’Occident.
Qu’en est-il à présent ? Les révoltes arabes, qui se sont faites pour plus de liberté et de justice sociale, ont produit aujourd’hui des situations explosives, de nouvelles impasses… Les promesses des islamistes ne sont, en fin de compte, que des utopies. Ils ont dupé les populations. Comme le FIS en 1990 en Algérie… La résistance s’organise sur fond de mécontentement. Les sociétés civiles ne se laissent pas impressionner par l’utilisation de l’islam comme arme politique, le combat démocratique prend de nouvelles dimensions…
Les résistances s’organisent. Elles se mettent en place.