Tribune
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Publié le 29 Octobre 2013

Les trois guerres d'Israël

Par Emmanuel Halperin

 

On négocie. Peut-être même fait-on quelques progrès. Mais les Palestiniens s'obstinent à ne pas reconnaître la légitimité de l'État d'Israël. Pour rien au monde nous ne le ferons, claironnent les chefs de l'OLP aussi bien que ceux du Hamas, qui eux ne négocient pas. Certains "réalistes"estiment qu'il ne faut pas se laisser obnubiler par cette attitude de principe, qu'il suffit de s'entendre "sur le terrain", sur le tracé des frontières et les garanties de sécurité. Ils ont tort. Car il s'agit, depuis toujours, de l'essence même du conflit. Tant que cette question ne sera pas réglée, rien ne le sera.

Israël, c'est vrai, a mis beaucoup de temps à reconnaître "les droits légitimes des Palestiniens "(accords de Camp David ,1978). Mais le monde arabo-musulman, dans son ensemble, tout en reconnaissant avec une extrême lenteur le fait israélien, ne s'est jamais départi de son refus de principe: celui d'admettre le droit du peuple juif a l'autodétermination sur la terre d'Israël. Refus massif, absolu, acharne, qui s'est exprimé, au fil des années, sous trois formes distinctes, parfois complémentaires.

 

Il y a eu d'abord l'espoir de tout détruire. La force militaire conventionnelle, celle des armées régulières, devait effacer de la carte, en un tournemain, ce confetti territorial que les Juifs avaient érigé en patrie. Les États arabes coalisés, attaquant sur tous les fronts, avaient échoué en 1948, avaient vu leurs plans déjoués en 1967 et en 1973… Lire la suite.

 

Emmanuel Halperin est un journaliste israélien sur la chaîne parlementaire, ancien présentateur et chef du service étranger à la télévision publique.