- English
- Français
Vous renforcez les Palestiniens, mais encouragez les deux parties dans cette négociation qui va durer au moins 9 mois...
D'après le calendrier établi, il faut finir dans 9 mois en s'intéressant à tous les aspects et à toutes les questions de la question palestinienne, pour mettre fin à l'occupation et créer un état palestinien.
Vous êtes confiant ?
Les pays arabes et la Ligue arabe appuient collectivement ce processus qui est bien basé sur des thèmes de référence très bien connus à cet égard...
Le Hamas est doublement affaibli par le nouveau pouvoir égyptien et par la guerre interne en Syrie...
Si nous avançons vers la réussite de ce processus dans l'échéance de 9 mois, ça peut affaiblir tous ceux qui veulent créer des problèmes ou saboter ce processus
Comment appréhendez-vous John Kerry ?
Il a démontré une fois de plus son engagement personnel et celui de l'administration américaine, il a l'appui d'Obama pour le règlement du conflit israélo-palestinien. Il a une très bonne connaissance du dossier, un bon et un bel engagement pour la réussite. Pour la Syrie, il a présenté la politique américaine, il veut essayer de sensibiliser et les pays arabes et les autres pays pour appuyer la position américaine ; ils ont besoin d'un appui international qui peut faciliter l'appui qu'ils doivent avoir du Congrès
Faut-il sanctionner Bachar pour l'usage des armes, des gaz par ses généraux et son régime ?
Je veux dire deux choses : la réunion d'hier concernait la question israélo-palestinienne, mais il y a eu des pourparlers, des consultations à la demande de John Kerry pour expliquer la position américaine. Certains pays appuient plus que d'autres la position de la Ligue arabe...
Nous soutenons toute action qui s'inscrit ou bien dans le principe de l'auto-défense basé sur l'article 51 de la charte, ou bien dans une action établie entièrement dans le cadre onusien du Conseil de sécurité. En dehors de cela, il revient à chaque pays de dire ce qu'il pense d'une action unilatérale. La Ligue arabe reste dans ce principe.
Vous dites que l'ONU donne les moyens juridiques d'intervenir quand les populations sont malmenées, bombardées, écrasées...
Les Nations Unies ne donnent pas cette possibilité en dehors de la charte des Nations Unies, ce qui est bien réglé, bien indiqué : l'article 51 prévoit comment agir dans une action d'auto-défense mais pas dans ce sens-là. Il n'y a pas ce genre de position des Nations Unies
La Ligue arabe traite Bachar El-Assad depuis longtemps comme un supplétif de l'Iran détesté. Comment juge-t-elle Bachar El-Assad ?
Elle n'a jamais traité un Chef d'État comme un supplétif... Une majorité de pays arabes avait des problèmes divers avec le gouvernement et les autorités syriennes. La question syrienne est prise au piège de certains conflits régionaux, entre autres une opposition entre beaucoup de pays arabes et l'Iran sur d'autres questions.
Vous le voyez, au contraire de son père, beaucoup plus proche de l'Iran...
Beaucoup considèrent que la différence majeure entre le fils et le père, c'est beaucoup plus d'alignements sur la position iranienne du fils...
La ligue arabe ne supporte pas un tyran qui écrase son peuple avec des gaz...
Nous avons pris une position concernant l'Égypte dans le temps, avant concernant la Tunisie, la Libye... Mais toujours dans le cadre onusien... Nous suivons ce que certains appellent le printemps arabe, les changements structurels qui se produisent dans le monde arabe, nous essayons d'agir en fonction...
Souhaitez-vous qu'Obama obtienne un vote favorable du Congrès ?
Ce que je souhaite, c'est d'avancer très vite vers un règlement politique de la question syrienne, car il n'y a qu'un règlement politique à cette question qui s'inscrit dans l'accord qui a été établi à Genève il y a plus d'un an...
Peut-on y arriver sans les frappes ? Pour le dissuader d'utiliser encore les armes...
Si les amis des deux parties, USA et Russie, aboutissent dans leurs discussions à un accord a minima sur cette position, ils peuvent faire avancer les choses d'une manière politique.
La négociation politique aboutit à quoi ? Bachar peut rester au pouvoir ?
Je cite facilement Genève I : c'est au peuple syrien de décider de l'avenir du pays, mais qu'il faut un changement majeur. Un changement transitionnel du régime, comme un aboutissement à ces discussions qui doivent se faire dans un Genève II, accompagné par la communauté internationale représentée par les grands pays et les pays moins grands, ainsi que par l'ONU et les organisations régionales concernées, à commencer par la Ligue arabe.
Comment réagirait la rue des pays arabes à une opération, même limitée ?
La rue arabe est contre toute attaque en dehors du Conseil de sécurité, de la légalité internationale. Ça ne veut pas dire qu'elle appuie le régime syrien, mais elle est contre tout acte de violence. Elle appuie un règlement très vite de la question syrienne. Beaucoup sont contre les Frères musulmans, depuis l'expérience égyptienne.
Le Liban est-il menacé d'éclatement, de violences nouvelles ?
De violences, oui ; d'éclatement non. Nous subissons bien sûr le revers de la question syrienne...