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Dans un article intitulé « Quand Mahmoud Abbas contredit Mahmoud Abbas » Gilles Paris confronte les dires de celui-ci concernant la proposition de paix d’Ehud Olmert. Le dirigeant de l’AP aurait, le quatorze octobre dernier, revisité « l'histoire de ses négociations en 2008 avec Ehoud Olmert, alors premier ministre israélien. Le dernier en date à avoir formalisé une offre de paix à ses interlocuteurs palestiniens. Un accord était possible, avec un peu plus de temps, assure M. Abbas. Sauf que... sauf qu'en fouillant dans les archives de ce blog, on trouve dans la bouche du même, en juin 2009, une formule plus...déceptive ».
Voici ce qu’il déclara en 2009 selon le journaliste:
« Dans notre réunion de mercredi, M. Abbas a reconnu que M. Olmert lui avait montré une carte proposant un État palestinien sur 97 pour cent de la Cisjordanie - mais il s'est plaint que le dirigeant israélien a refusé de lui remettre une copie du plan. Il a confirmé que M. Olmert a " accepté le principe du" droit au retour " des réfugiés palestiniens - quelque chose qu'aucun précédent premier ministre israélien n’avait fait - et a offert d’en réinstaller des milliers en Israël. Dans l'ensemble, l'offre de paix d'Olmert était plus généreuse envers les Palestiniens que celles de Bush ou Bill Clinton. Il est presque impossible d'imaginer Obama ou tout gouvernement israélien aller plus loin. Abbas a refusé. " Les écarts étaient grands" a-t-il dit. »
Gilles Paris est, selon toute vraisemblance, déçu de ce double langage, mais n’a toujours pas analysé l’objectif de celui-ci. Dans quelque mois vont se tenir les élections législatives israéliennes et Ehud Olmert est tenté de revenir en politique. Cette carte connue, Mahmoud Abbas l’encourage en lui promettant, en quelque sorte, de revoir, avec bienveillance, sa dernière offre.
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Dans les faits, ceux qui n’attendent plus rien de l’AP et connaissent sa parole trompeuse savent pertinemment que le seul objectif est de contraindre cet éventuel futur Premier ministre à encore plus de concessions et notamment une ouverture plus large des frontières envers les « réfugiés palestiniens ». Un nombre qui puisse, par la démographie, changer la quintessence du seul état juif en cette planète et non seulement cinq milles comme proposé alors.
Tout quidam honnête sachant que le peuple israélien n’a aucune prédisposition suicidaire en conclura que la paix ne sera pas en 2013 quand bien même Ehud Olmert reviendrait aux affaires.
Mais pas Gilles Paris qui, pour conclure son article, rend le retour au pouvoir de Benjamin Netanyahu en 2009, responsable de l’impasse actuelle. Probablement pour avoir accepté cette même année, dans un discours à l’université de Bar-Ilan, l’idée de deux états pour deux peuples et gelé les constructions en Judée et Samarie sur une période de dix mois.
Deux propositions que Mahmoud Abbas a probablement jugé « déceptives » pour la poursuite du conflit israélo-arabe et que Gilles Paris a, oups, encore oubliées.