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Après 50 jours d’attaques terroristes du Hamas à partir de Gaza, la communauté internationale s’efforce de réintroduire l’Autorité palestinienne à Gaza, de reconstruire Gaza et d’assurer le désarmement du Hamas.
Dans un tel contexte, il y a quelques impatients qui poussent à une reconnaissance unilatérale de l’État palestinien.
Une telle annonce ferait preuve d’une bien courte vue et ceux qui l’applaudissent ne le font que d’une main ! Non seulement cela ne résoudra rien, mais cela portera un coup sérieux aux perspectives de paix. Cela compliquera les chances de réel compromis et contreviendra à toute logique en ce sens.
Le seul moyen de progresser en faveur d’une résolution du conflit reste une négociation directe des deux parties, qui prouveraient, en face à face, leur bonne volonté à parvenir à des concessions sur tous les sujets actuellement sur la table des pourparlers : la sécurité, les frontières, les réfugiés, les implantations, Jérusalem, etc.
Une déclaration de reconnaissance unilatérale ne résoudra aucune de ces questions ! Au contraire, il y a de fortes chances pour qu’elle durcisse les positions de chacune des parties et les chances de compromis s’éloigneront encore davantage.
C’est vrai, ces sujets ne sont pas simples à résoudre. Cela nécessitera d’énormes efforts de la part de chacun des partenaires. Mais la paix est faite de compromis.
Certains se plaindront que cela prend tant de temps. C’est sans doute vrai, mais où étaient-ils lorsque les Palestiniens ont refusé les offres successives des gouvernements israéliens antérieurs, à l’époque de Barak ou d’Olmert ?
Un État ne se construit pas en vendant des illusions. Un État se construit en faisant des choix difficiles, en parvenant à des compromis, en faisant le vœu sincère d’abandonner quelques rêves tout en construisant un futur commun.
Le Quartet (qui comprend la France, en sa qualité de membre de l’Union européenne) a déclaré à de nombreuses reprises –notamment le 6 septembre 2010 et le 26 août 2011 : « le Quartet réaffirme que tout acte unilatéral … ne préjugera en rien du résultat des négociations et ne sera pas reconnu par la communauté internationale ».
Car toute étape unilatérale délivrerait simplement le message qu’il est payant de refuser toute négociation.
Selon les termes du Premier Ministre Netanyahu lors de son discours à l’ONU (2011) : « les Palestiniens devraient d’abord faire la paix avec Israël et ensuite obtenir leur État … Dès la signature d’un tel accord de paix, Israël ne sera pas le dernier État à accueillir un État palestinien en tant que nouvel État à l’ONU. Nous serons le premier. »
Ne donnons pas l’illusion qu’à travers un exercice de relations publiques – faire reconnaître un État – on parvient à remplacer la réalité du processus de négociation qui mène à la création d’une entité réelle, honorée et acceptée par les deux parties.
Le moment venu, il y aura un accord autour d’une solution négociée. Tout le reste n’est que mirage.