Tribune
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Publié le 28 Novembre 2012

Mahmoud Abbas : Terre deux ou… trois fois sainte ?

Par Gérard Veillard

 

Il y a un peu plus d’un an, le 23/09/2011, Mahmoud Abbas présentait à l’ONU, sa demande de création d’un état de Palestine. Voici deux extraits essentiels de son discours : 

D’abord une « présentation religieuse » de sa demande : « Je viens devant vous aujourd’hui de la Terre Sainte, la terre de Palestine, la terre du divin message, de l’ascension du Prophète Muhammad (paix soit sur lui) et de la ville natale de Jésus Christ (que la paix soit sur lui), pour parler au nom du peuple palestinien qui vit dans sa patrie ou en diaspora, pour dire, après 63 ans de souffrance depuis la Nakba : Assez. Il est temps pour le peuple palestinien de gagner son indépendance ».

 

Ensuite une présentation de l’objectif poursuivi  : « L’objectif du peuple palestinien est la réalisation de ses droits nationaux inaliénables dans son État de Palestine indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale, sur toutes les terres de la « West Bank » (ex Cisjordanie) y compris Jérusalem-Est, et la Bande de Gaza occupées par Israël depuis la guerre de juin 1967, en conformité avec les résolutions internationales, et avec l’accomplissement d’une solution juste et agréée à la question des réfugiés palestiniens, conformément à la résolution 194. ». Cet objectif, issu de « l’initiative de paix arabe » (28/03/2002), est  bien connu, mais ce n’est qu’un objectif  qui doit,  à priori, faire l’objet de négociations directes entre Palestiniens et Israéliens (*).

 

 Ce qui frappe toutefois dans cette déclaration de Mahmoud Abbas n’est pas tant cet objectif, dès lors qu’une négociation directe est envisagée, que  « l’explication religieuse surréaliste » d’une terre … deux fois sainte,  Musulmane et Chrétienne, ignorant totalement une terre sainte un tant soit peu … Juive. Cette « occultation religieuse »  est inquiétante de la part  d’un « Musulman dit modéré et épris de paix ».

 

Car au-delà du conflit israélo-palestinien, au-delà du conflit israélo-arabe, cette occultation religieuse devant la représentation du  … monde entier, traduit à l’évidence un conflit Judéo-Musulman dans sa version, disons  … la plus modérée.  La version - traditionnelle -  (la plus répandue), qu’on peut lire, entendre et voir tous les jours dans les médias arabo-musulmans, c’est la détestation sinon la haine des Juifs. La version - extrémiste -  se traduit, elle,  par un terrorisme meurtrier contre tout ce qui est Juif, des enfants aux vieillards, et dans le monde entier.  La base de ce conflit religieux repose sur un enseignement du mépris qui affirme la supériorité de  l’Islam sur le Judaïsme, considéré dans le Coran comme falsificateur des écritures !

 

Tant que cet enseignement persistera, tant que persistera ce cortège de haine des Juifs d’un bout à l’autre du monde musulman, tant  que ce monde musulman refusera de reconnaître un « État juif », alors que les états Arabes s’affirment, eux, comme « États arabes et musulmans » (y compris l’état Palestinien à venir dans lequel selon Abbas il ne saurait y avoir … aucun Juif), le conflit Israélo Palestinien ne sera pas résolu.

 

M. Abbas le 29/11/12 (65e annexe du vote du plan de partage du 29/11/47) présentera sa demande en tant « qu’état non membre » cette fois. Sera-t-il guéri de son amnésie politico-religieuse ? Rien n’est moins sûr. Puisque la Bible aurait été falsifiée par les Juifs, suggérons-lui, avant son discours, de se remettre en  mémoire le Saint Coran lui-même, et la sourate V  (Vs 20,21)  : « (V20) Souvenez-vous lorsque Moïse dit à son peuple : Ô, mon peuple! Rappelez-vous le bienfait d'Allah sur vous, lorsqu'Il a désigné parmi vous des prophètes. Et Il a fait de vous des rois. Et Il vous a donné ce qu'Il n'avait donné à nul autre aux mondes. .(V21) Ô mon peuple! Entrez dans la terre sainte qu'Allah vous a prescrite. Et ne revenez point sur vos pas, car vous retourneriez perdants ».

 

Amnésie ?  Réponse  jeudi 29/11/2012 à l’ONU.

 

Gérard Veillard

 

(*) Notamment sur 4 points : 1. Intégration des principales implantations en Israël en échange d’une cession d’une partie (environ 5 à 6 %) du territoire israélien actuel 2. La destination définitive de Jérusalem-Est, mais surtout  la question-clé fondamentale du partage ou non de la vieille ville et  des lieux saints 3. Le « droit au retour en Israël”  de réfugiés sachant qu’Israël admet le chiffre d’environ 50 000 pour raisons humanitaires    4. Les modalités de démilitarisation de l’État palestinien