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J'entends déjà ceux qui ne veulent à aucun prix comparer les loups solitaires d'extrême droite aux loups islamistes. Rien ne ressemble pourtant plus à un homme qui tue par haine qu'un autre homme qui tue par haine.
Pas si seuls...
Au plan européen et du discours, les réservistes de la haine d'extrême droite sont plus nombreux. Mais il y a bien une différence. Les loups d'extrême droite comme Breivik ou l'homme qui a visé les journalistes de BFMTV comme Abdelhakim Dekhar sont des loups solitaires, qui s'auto-allument. Les loups islamistes, eux, sont téléguidés par une meute. Il y a bien plus de chances de les voir passer à l'acte en raison d'un cocktail mortel entre jihadisme et antisémitisme.
Le djihadisme a des camps et des filières. Il les nourrit, les entraîne, les équipe. L'antisémitisme leur dit qui tuer.
On se moque de savoir si ces loups-là ont eu des enfances difficiles, s'ils invoquent des causes géopolitiques comme la Palestine, ce sont des criminels. La question qui nous intéresse, c'est comment les désamorcer à temps.
Agir
Les familles des radicaux peuvent et doivent agir en priorité. En signalant lorsqu'un proche s'est radicalisé ou part en Syrie. Plusieurs l'ont fait grâce au numéro mis en place récemment par le Ministère de l'Intérieur.
L'école peut agir. Encore faut-il qu'on cesse ces campagnes pour nous expliquer qu'elle n'est pas là pour transmettre des valeurs de respect et d'égalité qui pourraient choquer les parents dans leurs convictions religieuses.
On peut aussi agir sur Internet. L'autorégulation, le refus des commentaires haineux, le signalement de toute incitation à la violence doivent devenir des réflexes d'internautes citoyens.
L'alternative à la prison-jihad
La prison est un lieu où il faut agir d'urgence. Elle transforme trop souvent de petits voyous en apprentis jihadistes. D'où l'importance de ne pas les gaver de petits délinquants pouvant purger des peines alternatives. N'en déplaise aux professionnels de la surenchère politicienne sur ces dossiers. Quand la case prison est nécessaire, il faut repenser ce passage obligatoire comme un sas de dé-fanatisation des esprits. La laïcité prévoit d'autoriser quiconque vit en vase clos à pratiquer son culte. Mais les aumôniers envoyés dans nos prisons ne sont pas assez formés ni assez armés moralement pour désamorcer les bombes humaines qui se fabriquent entre les barreaux. Il ne faut pas les laisser seuls. Imposer des cours de philosophie, de civisme. Transformer la prison en école de citoyenneté… Lire la suite.