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Une "mesure de mise à pied disciplinaire avec privation de salaire" durant sept jours à l'encontre de Clément Weill-Raynal a été soumise au vote des représentants du personnel. "Au terme d'un conseil de discipline, qui s'est tenu ce lundi au siège de l'entreprise, et après plus de quatre heures d'échanges, les arguments développés par Clément Weill-Raynal n'ont pas permis à la direction de modifier son appréciation des faits", indique France 3 dans un communiqué.
Déjà auditionné mi-mai par la direction du groupe, le journaliste a fait face à des représentants des salariés, des délégués du personnel, et des représentants de la direction. L'avis rendu par le conseil de discipline est consultatif, préalable à la sanction que prendra la direction.
"Je refuse par avance tout principe de sanction"
De son côté, Clément Weill-Raynal a précisé dans un autre communiqué que la direction réclamait "sept jours de mise à pied". "Je refuse par avance tout principe de sanction, n'ayant dans cette affaire ni commis de faute professionnelle, ni jamais manqué ni de loyauté et d'honnêteté vis-à-vis de la hiérarchie de France 3. En révélant l'existence du 'Mur des Cons', j'estime n'avoir fait que mon travail de journaliste et de citoyen", relève-t-il.
Le journaliste précise encore que "sur les 12 représentants syndicaux présents, 6 n'ont pas pris par au vote, 5 ont voté contre et 3 se sont abstenus".
Il est reproché à Clément Weill-Raynal d'avoir menti sur l'origine de ces images qu'il avait pourtant filmées. Après leur diffusion par le site atlantico.fr, il avait convaincu la chaîne de les utiliser et de les commenter lui-même dans le journal télévisé, dissimulant, avant d'avouer, que c'était lui qui les avait captées et transmises à des tiers.
"Les faits reprochés à l'intéressé portent uniquement sur le non-respect par le salarié de ses obligations contractuelles: il n'a, à aucun moment, informé sa rédaction qu'il avait filmé ces images, il a caché en être l'auteur, y compris lorsqu'il les a commentées à l'antenne, et il a nié devant sa hiérarchie les avoir filmées", a rappelé en mai le patron de la rédaction de France 3. "L'échelle des sanctions est très large. Cela va d'un avertissement jusqu'au licenciement, en passant par le blâme ou la mise à pied", avait indiqué Pascal Golomer.
"Il ne doit plus être sanctionné" mais "montré en exemple"
Lundi, Bernard Accoyer, ancien président UMP de l'Assemblée nationale, a demandé dans une tribune publiée dans Le Figaro que le journaliste puisse bénéficier de la récente loi sur les "lanceurs d'alerte". "Celui qui révèle un scandale ne doit plus être sanctionné", mais "montré en exemple", affirme Bernard Accoyer.
Faisant référence à une récente loi (adoptée en avril sur proposition des écologistes) qui protège les "lanceurs d'alerte" dans le domaine sanitaire et environnemental, il se demande si, "ce qui vaut pour la santé et l'environnement ne devrait pas, en toute logique, s'appliquer à tous les domaines où le dévoilement d'une vérité permet de protéger la démocratie, la justice, le citoyen".