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Et, pessimiste, poursuivait ainsi :
« Et si 60 années ont suffi pour les oublier, serons-nous étonnés si, dans 10 autres années, leur mort sera complètement niée, ignorée ? ».
Non, Serge, sois rassuré, mais d’où tu es tu dois le savoir d’ailleurs, 10 années après, nos Morts ne sont pas oubliés. En effet, des Cérémonies sont régulièrement organisées à Paris, au Mémorial de la Shoah, à l’initiative de l’infatigable Serge Klarsfeld, Président des Fils et Filles des Déportés juifs de France, pour marquer le 70ème anniversaire des départs des convois vers les camps de la mort.
Ces Cérémonies débutèrent à Drancy le 27 mars 2012 à la Mémoire des Déportés du convoi n° 1 et se poursuivent depuis le 5 juin, à Paris, à raison de 3 Cérémonies par semaine, à midi, les dimanches, mardis et vendredis.
Au mois d’octobre, il n’y eut pas de départs. Ils reprirent le 6 novembre. Donc, dimanche dernier, nous étions à nouveau réunis au Mémorial de la Shoah et il en sera ainsi les 6, 9 et 11 novembre.
Au cours de ces Cérémonies d’une heure environ, les Noms de tous les Déportés de chaque convoi sont lus après que Serge Klarsfeld en ait fait l’historique et rappelé le contexte de l’époque. À la fin, le Rabbin Daniel Farhi, initiateur de l’annuelle Lecture des Noms pour Yom HaShoah, lit de Kaddish pour tous nos Morts sans sépulture, hommes, femmes, enfants.
Sans l’énorme travail effectué par Serge Klarsfeld pour les éditions du « Mémorial de la Déportation des Juifs de France » (1978 par convois et 2012 par ordre alphabétique des Déportés), ces Commémorations ne seraient pas possibles, tout comme n’aurait pas été possible l’édification du Mur des Noms.
J’espère, Serge, que tu me pardonneras d’avoir emprunté le titre et quelques lignes de ton édito, le plus long de tous, je crois, tellement ce souvenir te tenait à coeur. C’est pour la bonne cause que je me suis permis ce « plagiat ». C’est en espérant que pour les dernières Cérémonies, en particulier celle de dimanche prochain pour le convoi n°45, nous serons encore plus nombreux.
Ton ami,
Charles Étienne Nephtali
Le 5 novembre 2012