Tribune
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Publié le 20 Décembre 2012

Palestiniens de Syrie : Mahmoud Abbas demande à Ban Ki-Moon de les aider à « rentrer dans les Territoires palestiniens »

Par Hélène Keller-Lind        

 

Aujourd'hui certains Palestiniens installés en Syrie paient le prix de leur engagement pour ou contre le régime de Bashar Al-Assad. Notamment ceux qui vivaient dans le « camp » - village- de Yarmouk près de Damas. Avec Ahmed Jibril, chef du FPLP-CG, à leur tête ils avaient pris parti pour le dictateur syrien. Avant d'être combattus par une autre faction palestinienne armée par les « rebelles » et soumis à des tirs meurtriers de l'armée et de l'aviation syriennes. Des milliers ont fui, certains vers le Liban. Or, Mahmoud Abbas demande à l'ONU de les aider à « rentrer chez eux ».

Les Palestiniens installés en Syrie, considérés comme des « réfugiés » au statut héréditaire, fait unique au monde, bénéficiant de l'aide d'une agence onusienne créée pour eux seuls, l'UNRWA, ne sont guère restés neutres dans les affaires syriennes. En dépit des avertissements de leur organisme de tutelle. Certains soutenant le régime en place, d'autres, au contraire, prenant le parti des « rebelles ».  Prise de position ayant résulté en luttes fratricides et la mort de plus de six cents Palestiniens.

 

Notamment dans le « camp » - village – de Yarmouk dans la banlieue de Damas. Village tenu jusque récemment par Ahmed Jibril, chef du mouvement terroriste FPLP-CG, qui soutenait Bashar Al-Assad. Or, les « rebelles », accompagnés d'une autre force palestinienne qu'ils ont armée, la Brigade Liwa al-Asifah, ont eu raison des soutiens d'Assad après des combats acharnés. Pour les contrer, l'armée et l'aviation syrienne ont alors attaqué Yarmouk, tuant apparemment, entre autres, quelque vingt-cinq personnes réfugiées dans une mosquée. D'où la fuite de nombre d'habitants de Yarmouk où vivaient plus de cent mille personnes.

 

Devant la déroute des soutiens d'Assad et la fuite d'Ahmed Jibril à Tartous, ville alaouite sur la côte méditerranéenne, plutôt silencieux jusque-là, Mahmoud Abbas s'est décidé à intervenir, en appelant la communauté internationale à agir http://www.desinfos.com/spip.php?page=article&id_article=34099  ...

 

Le 19 décembre, l'agence de presse officielle Wafa news, nous apprend qu'il « s'est adressé au secrétaire général des Nations unies lui demandant d'aider les réfugiés palestiniens en Syrie, qui souffrent du conflit sanglant qui s'y déroule, à rentrer vivre dans le Territoire palestinien » http://english.wafa.ps/index.php?action=detail&id=21355 .

 

Ce qui laisse quelque peu perplexe. En effet, faire rentrer des descendants de Palestiniens partis de la région en 1948 ou 1967 dans les Territoires  n'est guère réalisable. On imagine l'arrivée de milliers de personnes démunies appartenant à des factions ennemies et qui se sont entredéchirées... Alors même que dans ces Territoires les tensions entre Fatah et Hamas ne sont pas résolues en dépit d'un certain rapprochement.

 

Et, surtout, le « droit au retour » invoqué par les Palestiniens est une revendication politique qui n'est pas applicable, sauf à vouloir la fin de l’État hébreu et devant faire l'objet de négociations avec Israël dans le cadre d'un accord de paix global. Il ne saurait être question de l'appliquer aujourd'hui, ne serait-ce qu'en partie. Mahmoud Abbas tente ici une manœuvre pour le moins malhonnête et irresponsable....