Tribune
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Publié le 4 Juillet 2012

Parlons de la Syrie

Par Jessica Chetboun

 

« Le silence est l’expression la plus parfaite du mépris »

Georges Bernard Shaw

Le Dimanche 27 mai était organisé la journée de solidarité à la Syrie, un événement resté sous silence, ce même silence qui permet à Bachar el-Assad de continuer à décimer « sa population ».

Déjà plus d’un an que le président de la Syrie refuse de reconnaître la révolte populaire qui sévit dans son pays. D’un coté des citoyens qui maintiennent le combat jusqu’à la reconnaissance de leurs droits et libertés et de l’autre, Bachar el-Assad qui se refuse à quitter le legs de son père.

 

Alors que les scènes politiques européenne et internationale ne cessent de rappeler à l’ordre Bachar, jusqu’à le sanctionner, rien ne semble le faire vaciller.

 

La présence de la Russie à la réunion internationale tenue à Genève le 30 juin, pourtant alliée de la Syrie, réussira-t-elle à le raisonner ?

 

Un écho médiatique plus sonore ferait-il que l’opinion publique cesse de se taire et que l’on aide enfin, les populations syriennes à prendre leur vie en main ?

 

 

Le silence est l’expression la plus parfaite du mépris selon Georges Bernard Shaw, cela voudrait-il dire que nous méprisons ce qui se passe en Syrie ?

 

S’il y a bien un conflit à l’abri du mépris et qui jouit d’un écho médiatique sans pareil, c’est le conflit israélo-palestinien.

 

Toutes les occasions sont bonnes pour exprimer haut et fort « l’intérêt » porté à cette terre tant convoitée.

 

On saisit toutes les opportunités pour faire savoir aux citoyens français qu’Israël ne devrait pas exister, que la commercialisation de ses produits devrait être illicite et que la politique menée serait celle d’un État d’apartheid.

 

Du 4 au 7 juillet 2012, sur un campus universitaire de Lyon, aura lieu l’université d’été de la solidarité internationale, qui regroupera des milliers de militants, sous le thème universel « citoyenneté et la solidarité pour essayer de changer le monde ».

 

Outre les sujets abordés tels l’écologie ou l’éducation,  on expliquera aux citoyens de quelle façon les Israéliens bafoueraient les droits des Palestiniens.

 

Quant au sujet du boycott, interdit en France, il sera  discuté sur un campus universitaire qui prône la neutralité.

 

Autour d’une table ronde, composée d’intellectuels aux positions profondément anti-Israéliennes, on affirmera qu’il faut boycotter les produits en provenance de cet État.

 

Ni silence, ni mépris ne s’exprimeront, seulement des critiques contre Israël.

 

En revanche, cette université d’été ne juge pas utile de parler du quotidien des populations syriennes massacrées.

 

Pourquoi cette manifestation en l’honneur de la solidarité et du changement ne rend-elle pas hommage aux vies sacrifiées pour avoir pris la parole ?

 

Les Syriens ne valent-ils pas la peine que l’on s’attarde solidairement sur leur cas pour les aider à changer « leur monde »?

 

Faudrait-il demander aux associations propalestiniennes et aux altermondialistes dévoués à cette cause, agiles dans ce domaine, d’aider les associations syriennes à réveiller l’opinion publique, afin que la Syrie puisse obtenir une place à part entière dans les débats universitaires ?

 

Le CRIF défend Israël, en guerre avec la Syrie,  et il défend le respect des Droits de l’Homme et des citoyens qui se battent pour la liberté.

 

Je laisse à Anatole France les derniers mots de cette tribune: « Il y a pire que l’injure, c’est le silence de l’oubli ou de l’indifférence »