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Le pays était bouleversé
Je me souviens de cet hommage à Montauban aux militaires tués. Comme les autres candidats à la présidentielle, j'avais assisté à la cérémonie, car dans de tels moments rien ne doit entamer l'unité nationale. Les regards des officiels étaient encore hagards, comme incapables de mesurer l'ampleur de la menace qui flottait toujours sur le pays.
Un an après cet épisode sanglant, la question reste entière. Comment un homme aussi dangereux a pu commettre de tels crimes sur notre territoire? Mais surtout que fait-on pour éviter que la France ne traverse encore une telle période de peur!
Certes il est incongru de penser que nous pouvons écarter toute menace. Notre démocratie devra surement surmonter d'autres actes barbares, comme elle l'a toujours fait par le passé. Mais il est possible de circonscrire au mieux cette menace. À l'heure où la France est engagée contre les terroristes au Mali, elle est plus que jamais la cible de ces barbares et criminels. Aussi, il est urgent de tirer toutes les leçons de l'affaire Merah.
Les meurtres de Mohamed Merah ont révélé des failles béantes dans notre lutte anti-terroriste
On ne saura sans doute jamais la responsabilité de chaque service, de la police au renseignement en passant par le contre-espionnage. Les politiques ont beau jeu d'incriminer leur administration. Depuis 1 an on cherche des coupables. Mais il ne sert à rien de vouloir mettre un visage sur l'échec de nos services dans la lutte anti-terroriste. Le maillon faible n'a pas de visage. Il n'a pas de nom. Il ne peut pas être limogé. Le responsable de ce fiasco est la politique menée par les gouvernements successifs qui ont été d'une naïveté confondante.
Aujourd'hui la France est sans doute le pays occidental, avec les États-Unis, faisant l'objet de la plus grande menace terroriste. Il est donc révélateur de comparer les mesures prises par notre ami américain avec celles prises par nos gouvernements.
Parlons d'abord du contrôle des frontières
Aux États-Unis personne ne sort ni n'entre du territoire sans un contrôle d'identité. En France depuis les accords de Schengen nous n'avons plus aucune maîtrise de nos frontières. Des hommes aux intentions criminels peuvent rentrer sur le territoire comme on rentre dans un supermarché. De même des armes de guerre peuvent entrer illégalement en France sans aucun problème puisque nos douanes n'ont même plus le droit d'opérer aux frontières. Le ministère de l'Intérieur n'ose même pas avancer de chiffres tellement le nombre d'armes de guerre qui circulent sur notre territoire est ahurissant.
Parlons aussi du budget alloué à la lutte anti-terroriste
Aux États-Unis il n'a jamais été une variable d'ajustement, car la sécurité nationale en dépend. En France on n'a pas arrêté de faire des coupes budgétaires qui chaque année ont fragilisé nos services de lutte anti-terroriste. Il ne faut pas oublier que les services de renseignement ont renoncé à faire suivre Mohamed Merah faute de moyens. Et aujourd'hui on parle de réduire de 10% le budget de la Défense...
Depuis 10 mois, Manuel Valls enchaîne les déclarations-chocs pour dire qu'il fera toute la lumière sur les failles de notre lutte anti-terroriste. Mais depuis 10 mois, il n'a rien changé à la politique de ses prédécesseurs. Il entretient le même système responsable des failles béantes qui ont facilité l'équipée meurtrière de Mohammed Merah. La France est toujours une passoire où n'importe qui peut rentrer avec n'importe quoi. Nos services de renseignement, pourtant réputés comme parmi les plus redoutables au monde, ont toujours aussi peu de moyens. Ils n'ont même pas les enveloppes budgétaires pour assurer une surveillance digne de ce nom. Combien de Merah en puissance laisse-t-on libres de leurs mouvements et de leurs actes faute de moyens humains et matériels pour les surveiller?
Charles Pasqua disait: "Il faut terroriser les terroristes!"
Mais ce n'est pas avec de belliqueuses déclarations d'intention que nous empêcherons les terroristes de menacer la vie de Français dans l'hexagone et dans le monde. Un an après la tragédie de Toulouse, il est urgent de passer des mots aux actes.
Nous devons rétablir un contrôle aux frontières. Nous devons arrêter de faire du budget de l'Intérieur et de la Défense des variables d'ajustement. Nous devons expulser tous les étrangers qui prêchent la violence contre notre pays.
En un mot, nous devons mettre les moyens de terroriser les terroristes.