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Esther, fille d’Israël, fut proclamée reine. Tout aurait pu ainsi durer indéfiniment. Et c’est précisément lorsque l’avenir semblait sourire aux Juifs que tomba la sentence : anéantir, tuer, éliminer tout le peuple en un seul jour. Premier génocide annoncé de notre Histoire. Le pharaon lui-même ne voulait supprimer que les garçons. Sanheriv ne désirait que les expulser de la terre d’Israël et Nabuchodonosor n’aspirait qu’à les exiler à Babylone. L’histoire d’Esther nous enseigne également que l’assimilation n’est pas un rempart à l’antisémitisme. Aman n’a pas fait de différence entre Mardochée, grand érudit n’ayant pas caché son identité, et tel Juif ignorant, complètement assimilé. Tous restaient juifs aux yeux du tyran. Les nazis et leurs complices n’ont pas agi autrement. Rava, un des derniers rabbins de Babel, enseignait que nous ne disons pas le Hallel à Pourim car, en vivant en exil, nous continuons, hélas, à demeurer les serviteurs d’Assuérus et personne ne peut nous garantir que demain Aman ne s’élève contre notre peuple pour nous anéantir. C’est pourquoi nous lisons la Meguila le soir et la répétons le lendemain, signe que l’Histoire peut se répéter. D’où la requête d’Esther à Mardochée : « Va rassembler tous les Juifs présents à Suze et jeûnez à mon intention, ne mangez ni ne buvez pendant trois jours. Ensuite, je me présenterai au roi et si je dois périr, je périrai » (IV, 16)… Lire l’intégralité.