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Une situation qui fait de Gaza un foyer de menace iranienne. Actuellement, les factions qui en profitent, et à leur tête le Hamas, appellent à séparer Gaza de la Palestine et à la déclarer capitale islamique dont l'autorité sera appliquée à tous les pays qui l'entourent. C'est leur rêve. » La création d’un Califat, tel est le rêve du Hamas. Nous ajouterons ce commentaire. Dans son ADN, le Hamas refuse non seulement de reconnaître Israël, il s’oppose également au processus de paix, il recourt systématiquement au terrorisme, a éliminé les membres du Fatah pour imposer sa loi, il affame les palestiniens en empêchant qu’ils se développent économiquement et utilise cette population comme bouclier humain. Mais surtout, le Hamas ne reconnaît que l'Islam, sa seule et unique matrice. Dernièrement Mahmoud al-Zahhar (28 octobre 2011), un des fondateurs du Hamas avait déclaré: "La nation arabe a commencé à récolter les fruits d'un chaud printemps arabe. Hier, les islamistes l'ont emporté en Tunisie. Demain, ils triompheront en Égypte, puis en Libye et ce, jusqu'à ce que l'islam, qui règne en conformité avec les règles du Coran, prévale sur la planète entière."
On entend ici ou là que le Hamas serait peu armé ou ne disposerait pour affronter Tsahal (l’armée israélienne) que de quelques roquettes. On compare également les forces en présence (Israël et Hamas), on présente souvent le Hamas comme étant un petit David (biblique) contre le gigantesque Goliath israélien. Il y a du vrai, il y a du faux. En ce qui nous concerne, examinons ce qu’il en est des forces armées du Hamas.
1) Le Hamas, qui contrôle Gaza depuis 2007, est crédité par l’Institut international d’études stratégiques (IISS) de 20.000 combattants, dont 10.000 - les mieux entraînés - pour sa branche armée, les Brigades Ezzedine al-Qassam. Ces dernières tirent leur nom d’un des pères de la Révolte arabe de 1936-39 contre le mandat britannique en Palestine, tué en 1935. S’y ajoutent plus de 10.000 membres du Hamas intégrés aux forces de sécurité à gaza, en particulier la Force exécutive, formée par le Hamas. Leur armement, importé ou artisanal, comporte mines, roquettes, mortiers et armes légères, mais pas seulement. Selon leur site (www.qassam.ps), elles sont apparues mi-1991 durant la première Intifada, après des tentatives de lancer un réseau armé dès 1984 par ceux qui créeront le Hamas en 1987. Leur nombre « est connu seulement du commandement des Brigades », ajoute le site.
2) Depuis de nombreuses années, des centaines de tunnels de contrebande d'armes ont été construits entre le Sinaï et la bande de Gaza qui ont permis le transfert de nombreuses roquettes ou composants dont certains, comme les M-75, d’une ogive de 60 kg et d’une portée de 75 km (d'origine iranienne), ont frappé Tel Aviv et sa région lors de l'opération Pilier de Défense en 2012. Ces roquettes M75 sont assemblées à Gaza à partir de composants acheminés par des tunnels dans l'enclave palestinienne, grâce à l'expertise fournie par l'Iran, la Syrie et le Hezbollah. Mais un pas supplémentaire a été franchi quand le Hamas a réussi à tirer une roquette à longue portée de type M-302, de fabrication syrienne, sur Hadera, une localité au nord de Tel-Aviv, située à 116 km de la bande de Gaza.
3) Rappelons qu’en mars 2014, le Klos-C, un navire battant pavillon panaméen, a été intercepté en mer Rouge, au large du Soudan. Les armes retrouvées à bord seraient parties en avion de Syrie vers l’Iran, puis transportées en bateau vers le Soudan, avec une halte en Irak, selon l’armée israélienne. Les armes devaient transiter du Soudan vers Gaza, en passant par le Sinaï égyptien. Le bateau contenait 40 roquettes, 180 obus de mortiers, des centaines de milliers de munitions, sans oublier des sacs de ciment estampillés « Made in Iran », qui auraient servi à masquer une partie de la cargaison. Avec cet exemple, on imagine ainsi comment les armes ont transité vers Gaza, durant des années.
4) Le 17 juillet 2014, des employés de l'Onu ont trouvé des roquettes dissimulées dans l'une des écoles gérées par les Nations unies. Il s'agit d'une première. Mais, les roquettes sont cachées partout : dans des écoles, l’administration, des Mosquées, les habitations et dans les tunnels.
5) Que dire également des commandos du Hamas ? Le 14 décembre 2011, à l’occasion du 24ème anniversaire du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam avaient revendiqué plus d'un millier d'opérations contre Israël depuis leur création, dont 87 attentats suicide, affirmant avoir tué 1365 Israéliens et blessé 6411 autres, et perdu 1848 « martyrs ». Elles indiquaient également avoir à cette date tiré plus de 11.000 roquettes et obus de mortier contre Israël.
Justement, depuis quelques jours, les activistes du Hamas ont réussi à surprendre les Israéliens en tirant des roquettes syriennes M-302 capables d'atteindre des cibles situées à 120 kilomètres, d'abord la région de Hadéra puis Zihron Yaacov et enfin la banlieue de Haïfa. Rappelons ici que le M-302 est une imitation de la roquette chinoise ws-2, un engin d'une portée variable allant de 90 à 200 kilomètres, capable de transporter une charge de 145 kilogrammes. Les engins utilisés par les Palestiniens de Gaza ont apparemment une portée de 120 kilomètres.
7) Et le Djihad islamique ? Deuxième force de gaza derrière le Hamas, il a pour branche armée les Brigades Al-Qods qui affirment disposer d’environ 8000 hommes. Créé en 1980, d’inspiration iranienne, c’est la première organisation islamiste palestinienne à s’être engagée dans la lutte armée.
8) Les Comités de Résistance Populaire (CRP), fondés en septembre 2000, sont une organisation armée radicale avec pour branche armée les Brigades Salaheddine. Créés par des éléments de la sécurité du Fatah (mouvement de Yasser Arafat actuellement présidé par Mahmoud Abbas), rejoints par d’autres transfuges d’organisations nationalistes comme islamistes, ils n’ont pas d’idéologie propre. En juin 2006, ils participent avec les Brigades Ezzedine al-Qassam et un groupe salafiste, l’Armée de l’Islam, à l’enlèvement du soldat israélien Gilad Shalit, libéré en octobre 2011 en échange de 1027 Palestiniens détenus par Israël.
9) Les salafistes jihadistes, qui accusent le Hamas de faiblesse face à Israël et dans l’application de la charia, revendiquent quant à eux quelques centaines de membres, souvent des déçus du Hamas et d’autres mouvements, éparpillés entre Jaïch al-Islam, Jound Ansar Allah, Tawhid wal Jihad, Jaïch al-Oumma, Ansar al-Sunna, et plus récemment une coalition appelée Majlis Choura al-Moudjahidine. Le plus connu est Jaïch al-Islam (Armée de l’Islam), centré sur un puissant clan familial de Gaza, les Doghmouch. Outre sa participation au rapt de Shalit, il a enlevé en 2007 le correspondant de la BBC Alan Johnston, libéré par le Hamas, qui a également écrasé en août 2009 l’ « émirat » proclamé à Rafah (sud) par le Jound Ansar Allah (24 morts).
9) Moins visibles depuis 2007, sont les groupes armés des mouvements du Fatah, comme les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, ou les Brigades Abou Ali Moustapha, aile militaire du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche nationaliste), qui a revendiqué le tir d’un missile antichar sur une jeep militaire israélienne le 10 novembre.
Il est donc mensonger de prétendre que le Hamas disposerait de forces faibles. C’est ainsi que, depuis le début de l’Opération Bordure Protectrice, 1528 roquettes ont été tirées sur Israël depuis la bande de Gaza, plus de 1109 roquettes ont frappé Israël, 331 roquettes ont été interceptées par le Dôme de Fer. Quel pays au monde accepterait que des missiles s’abattent ainsi sur son territoire ?
Au demeurant, le Hamas arrive aujourd'hui à fasciner littéralement son monde, alors que, par essence, il est un mouvement armé, totalitaire, despotique, antidémocratique, fondamentaliste et terroriste.