Tribune
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Publié le 13 Décembre 2012

Quel «Droit international» ?

 

Par Victor Perez

 

Chacun « sait » à travers la planète que la « colonisation » israélienne des « territoires palestiniens » est la cause de la poursuite du conflit proche-oriental ! Il suffit, en effet, de lire les médias, d’entendre les hommes politiques, de lire les différents programmes des partis et examiner les rapports des ONG internationales pour comprendre que le ‘’mal’’ est là et non ailleurs. Une certitude étayée par, disent-ils, le « Droit international ». 

 

Quel est donc ce ‘’droit’’ qui met en position de paria l’État d’Israël, véritable démocratie dont sa Cour suprême est l’une de ses plus belles parures ?

 

Certains se prévaudront de la résolution 242 du Conseil de Sécurité de 1967 pour certifier une « occupation » israélienne et par conséquent, a contrario la pleine propriété ‘’palestinienne’’ de ces territoires. Pour ce faire, ils présentent la traduction française de cette résolution contraignante exigeant le « retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés au cours du  conflit ». En omettant toutefois de préciser que la loi originelle en anglais exige un « retrait DE territoires ». Cela afin de permettre à l’état juif de négocier des frontières « sures » lui garantissant sa pérennité. Ce que n’offrait nullement la ligne d’armistice de 1949 appelée abusivement « frontières de 1967 ».

 

Comme on le voit, ce n’est donc pas cette résolution contraignante qui confirmera la propriété ‘’palestinienne’’ de ces territoires, de surcroît ayant comme frontières celles de « 1967 ». Tant que des frontières internationales ne seront pas agréées par les deux parties il sera difficile de parler de « colonisation » de terres pouvant, par ailleurs, devenir israéliennes.

 

D’autres ‘’juristes’’ s’appuieront, quant à eux, sur la Convention de Genève de 1949 pour confirmer évidemment « l’occupation » israélienne et dénoncer d’un même mouvement la « colonisation ». En omettant, encore une fois, de préciser qu’il s’agit uniquement de droit international humanitaire définissant les règles de protection des personnes et de leurs biens lors d’un conflit armé. Une convention qui n’atteste, là encore, nulle propriété ‘’palestinienne’’ de ces territoires conquis par l’État d’Israël suite à une guerre imposée, entre autres, par le précédent occupant, à savoir la Jordanie, un pays qui renonça officiellement à toutes prétentions sur cette région en juillet 1988.

 

Ce n’est donc pas, là encore, cette convention qui pourra se targuer de définir la « colonisation » de ces territoires au statut juridique indéfini. Sauf à confirmer la même accusation à l’encontre des ‘’Palestiniens’’. Ce que se gardent de faire ces mêmes ‘’juristes’’ !

 

Dans le ‘’droit international’’, si cher aux contempteurs de l’état juif, se trouvent également les résolutions de l’Assemblée générale onusienne. Des dizaines de ‘’lois’’ votées à une majorité absolue de pays qui confirment toutes la propriété ‘’palestinienne’’ de la Judée, de la Samarie et de la bande de Gaza. Des décisions citées à tous propos, mais n’ayant aucune valeur juridique contraignante en droit international public, contrairement à celles prises par le Conseil de Sécurité.

 

Ce n’est donc pas celles-ci aussi qui permettront de définir juridiquement une quelconque propriété ‘’palestinienne’’ et de ce fait une « colonisation » israélienne.

 

Si l’on ajoute à tout cela le manque de passé historique du ‘’peuple palestinien’’ et de leur pays la ‘’Palestine’’ sur cette terre chacun aura du mal à authentifier leurs titres de propriété.

 

Et pourtant, la communauté internationale se base sur ce ‘’droit’’ pour exiger que l’État d’Israël arrête sa « colonisation » voire pour le condamner. Ainsi, suite à la décision du gouvernement israélien de construire dans la Capitale, les ministres des Affaires étrangères des vingt-sept pays européens se sont dit, dans un communiqué, « consternés et fermement opposés aux projets israéliens d'extension des colonies en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est et en particulier dans la zone E1 » tout en précisant que « l'Union européenne suivra attentivement l'évolution de la situation et agira en conséquence ». Ceci, sans oublier que quelques ambassadeurs israéliens furent précédemment convoqués tels des représentants d’un pays sans loi ni foi.

 

Réactions se basant sur le « Droit international » brossé ci-dessus et confirmant, de la sorte, que celui-ci sera, tôt ou tard, une véritable pomme de discorde entre les puissances dites éclairées et l’État juif.

 

Tout au moins, tant que le monde musulman refusera de reconnaître l’État d'Israël comme la nation du peuple juif et que ces puissances ignoreront cette donnée essentielle à toute paix juste et durable pour la région.