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Le message a le mérite de la clarté : si les chrétiens refusent de se convertir, ils doivent s'acquitter de la jyziah, un impôt auquel étaient jadis soumis les dhimmis - chrétiens ou Juifs - en terre d'islam. Il reste cependant une troisième voie pour les chrétiens de Mossoul qui ne voudraient pas être relégués au rang de dhimmis, c'est-à-dire de citoyens de seconde zone : partir. Mais sans rien emporter. L'ultimatum expire, en principe, dimanche 27 juillet. Les chrétiens de Mossoul sont prévenus : après cette date, les récalcitrants sont purement et simplement promis au sabre salvateur des sicaires.
Pour lever toute ambiguïté et éviter que le gibier ne s'échappe, des "N" ont été tracés sur les maisons des chrétiens. "N" pour nazaréen, "N" comme Jésus de Nazareth. Cette épuration religieuse n'est pas un cas isolé. Les deux tiers des chrétiens d'Irak - plus d'un million - ont fui le pays. La majorité d'entre eux sont catholiques romains de rite chaldéen. Le renversement du régime dictatorial, mais laïque de Saddam Hussein et le chaos engendré par l'irresponsable intervention américaine ont signé leur arrêt de mort.
Le calvaire des chrétiens de Mossoul ne suscite bizarrement aucune grande vague d'indignation en France. Dans la torpeur estivale, quelques déclarations éparses en forme de condoléances résignées. Mais pas de grande mobilisation des professionnels de la pétition et des intermittents de la manifestation. Même l'Église catholique paraît bien timorée à l'exception de quelques institutions très actives (telle l'Oeuvre d'Orient) : une petite intention de prière à la messe du dimanche et l'on passe à autre chose. Mossoul n'est pas Gaza… Lire l’intégralité.