Tribune
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Publié le 11 Juin 2014

Se souvenir du pogrom contre les juifs d'Irak

Par Abraham H Miller, paru dans FrontPageMagazine.com le 1er juin 2006

Traduit par Albert Soued pour www.nuitdorient.com

Le 1er juin marque le 65ème anniversaire du Farhoud, l'infâme pogrom contre les Juifs de Bagdad en 1941, qui a entraîné 200 morts et 2000 blessés et lors duquel 900 maisons juives ont été détruites. Ce fut le début de la fin d'une communauté qui existait depuis 26 siècles, précédant l'Islam de 10 siècles et qui comptaient 125 000 âmes.

Aujourd'hui, il n'y a plus aucun Juif en Irak. Pourtant ceux qui défendent les Arabes prétendent que le sentiment anti-juif qui a provoqué l'expulsion des Juifs du Moyen Orient et d'Afrique du Nord est dû à la création de l'état d'Israël…, ce qui, de plus, présupposerait une responsabilité collective, comme si les Juifs du monde arabe étaient directement responsables de ce qui se passait en Israël.

Alors que les communautés arabes et musulmanes d'Occident protestent haut et fort quand on fait le lien entre elles et les terroristes du 11/9, elles n'hésitent pas à attribuer une responsabilité collective à tous les Juifs. Ainsi, écrivant dans la lettre interconfessionnelle de Contra Costa (Ca), l'imam de Concord (Californie), Dr Amir Araim et un Irakien, représentant à l'Onu de l'ex président Saddam Hussein, font le lien entre l'expulsion des Juifs d'Irak et les événements de Deir Yassin, le village arabe qui a été conquis par Israël en 1948, après que les armées arabes aient envahi le pays. En effet, les chargés de la propagande pro arabe avaient à l'époque prétendu qu'il y aurait eu des "massacres".

Même si on laisse de côté cet étonnant amalgame, l'allégation d'Araim qu'il y a un lien direct entre Deir Yassin et le pogrom de Bagdad est une déformation grossière de l'histoire, puisque le pogrom a eu lieu 7 ans auparavant.

Le pogrom a commencé à 15 h le 1er juin 1941et c'était un jour de fête juive, Shavouot (la Pentecôte). La violence a commencé quand une foule pro nazie a attaqué les représentants de la communauté juive qui traversaient le pont "al Khour" pour aller rendre hommage au Régent Abdoul Illah, à son retour à Bagdad. La foule a ensuite tué, incendié et violé tout ce qu'elle rencontrait à travers le quartier juif. Les enfants juifs étaient une cible privilégiée et ils étaient massacrés devant leurs parents. Le superintendant de la police a refusé d'intervenir pour arrêter les émeutes. Il ne souhaitait pas tuer ou blesser des musulmans pour sauver des Juifs.

Ce pogrom est doublement embarrassant pour les apologistes des Arabes. D'abord il met en relief le problème du million de Juifs expulsés des pays arabes du Moyen Orient et d'Afrique du Nord. En contraste avec les réfugiés Palestiniens, les Juifs expulsés n'ont pas été reconnus comme réfugiés par les Nations Unies. Ils n'ont reçu que l'assistance des communautés juives d'accueil et de l'état d'Israël. Et au lieu de languir durant 4 générations dans des camps de réfugiés comme le font encore les Palestiniens (qui ont vu leur nombre de réfugiés multiplié par 7 en 60 ans), les Juifs des pays arabes sont devenus des citoyens productifs et utiles d'Israël et de nombreuses sociétés Occidentales. Ensuite le pogrom a été lancé par les nazis, ce qui résultait de l'action du Moufti de Jérusalem Haj Amin al Husseini. Ce dernier a comploté avec les Nazis pour renverser le gouvernement d'Irak, pro anglais, et assurer à Hitler l'approvisionnement en pétrole, vital dans son effort de guerre. En échange, les Nazis devaient éliminer "la question juive" du mandat britannique en Palestine. En octobre 1939, le Moufti est venu en Irak, participant à un coup d'état mené par des officiers irakiens ayant adopté l'idéologie nazie, connus sous le nom du "Carré doré". Le Moufti a apporté l'argument d'unité, les thèmes antisémites nazis, "les Juifs sont les ennemis de l'état"… Lire la suite.