Tribune
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Publié le 3 Juin 2014

Soudan : il faut sauver Meriam !

Par Jeanne Moreau, Anne Hidalgo, Karine Viard, Jane Birkin, Rama Yade, publié sur la Règle du Jeu le 29 mai 2014

Femmes politiques, artistes et militantes associatives demandent la libération de la jeune Soudanaise, accusée d’avoir renié l’islam et condamnée à mort. Elle vient d’accoucher en prison.

Le 15 mai 2014, Meriam Yahia Ibrahim Ishag a été condamnée à mort par un tribunal de Khartoum au Soudan. Meriam a été jugée pour apostasie, en vertu de la loi islamique soudanaise qui interdit les conversions sous peine de mort. Enceinte de huit mois, la jeune femme, âgée de 27 ans, est détenue avec son fils de 20 mois.

Née d’un père musulman absent durant son enfance, Meriam a été élevée par sa mère, chrétienne orthodoxe. « Je suis chrétienne et je n’ai jamais fait acte d’apostasie », a déclaré la jeune femme avant que le juge ne prononce la sentence. Le juge Abbas Mohammed Al-Khalifa a déclaré: « Nous vous avons donné trois jours pour abjurer votre foi, mais vous avez insisté pour ne pas revenir vers l’islam, je vous condamne à la peine de mort par pendaison. »

Meriam Yahia Ibrahim Ishag a également été condamnée à 100 coups de fouet pour « adultère », pour s’être mariée à un Sud-Soudanais chrétien. Selon la Charia, en vigueur au Soudan depuis 1983, une musulmane ne peut épouser un homme d’une autre religion.

Les ambassades de Grande Bretagne, des États-Unis et des Pays-Bas sont intervenues auprès des autorités soudanaises afin de condamner ce jugement et demander la libération de Meriam.

Le gouvernement soudanais est tenu de respecter les obligations qu’il a acceptées dans le cadre des lois internationales protégeant les droits de l’homme.

Pourtant, notre inquiétude pour le sort de Meriam est légitime : le Président Omar el Béchir, poursuivi – en vain jusqu’à présent – par la Cour Pénale Internationale, pour crimes contre l’humanité et génocide à l’encontre de la population civile, noire et musulmane, de la province soudanaise du Darfour, a montré le peu de cas qu’il faisait des injonctions internationales.

Nous devons nous mobiliser pour que Meriam soit libérée immédiatement et que soient annulées toutes les charges qui pèsent sur elle.

Il faut sauver Meriam !

Voici la liste des premières signataires:

Fadela Amara, ancienne Ministre

Lisa Azuelos, réalisatrice

Karine Bayer, RBF-forum mémoire

Jane Birkin, comédienne

Carla Bruni, chanteuse

Diagne Chanel, comité Soudan

Maria de França, rédactrice en chef de La Règle du jeu

Simone Dumoulin, Vigilance Soudan

Christiane Féral-Schuhl, bâtonnière de Paris

Brigitte Fossey, comédienne

Caroline Fourest, journaliste-écrivaine

Isabelle Giordano, directrice industrie audiovisuelle

Nicole Guedj, ancienne Ministre

Asma Guenifi, Ni putes ni soumises

Elizabeth Guigou, Présidente Commission affaires étrangères Assemblée  nationale

Nadia Hamour, historienne

Anne Hidalgo, Maire de Paris

Latifa Ibn Ziaten, association Imad pour la Jeunesse est la paix

Rachel Khan, Productrice

Beate Klarsfeld, militante de la Mémoire

Nathalie Kosciusko-Morizet, ancien Ministre

Corine Lepage, ancienne Ministre

Caroline Madsac, Collectif Urgence Darfour

Laura Mayne (Native), artiste

Jeanne Moreau, comédienne

Audrey Moutot, Collectif Urgence Darfour

Deborah Munzer, réalisatrice

Seta Papazian, Collectif VAN

Monique Pelletier, ancienne Ministre

Layla Rahhou, SOS-racisme

Simone Rodan , AJC

Sonia Rolland, comédienne

Meriam Russel, Femen

Karine Silla, réalisatrice

Sylvie Smaniotto, magistrate

Ilana Soskin, CUD, avocate

Amanda Sthers, écrivaine

Karine Viard, comédienne

Rama Yade, ancienne Ministre