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La présence du dignitaire israélien avait de quoi placer son homologue français sur la défensive. Durant une cérémonie mêlant émotion intime et égard public, indignation laïque et partage religieux, on ne savait plus trop lequel des deux dirigeants était hôte de l’autre. Tribun impressionnant, leader politique en campagne chez lui, le premier ministre israélien n’est pas seulement venu faire pièce à l’antisémitisme par une leçon de résistance bien sentie, évoquant Jean Moulin. De cet instant poignant, il a tiré argument pour renouveler un propos menaçant contre les ennemis d’Israël.
En fait, François Hollande ne pouvait pas ne pas s’inviter à l’école Ohr Torah. Au moins pour signifier que s’en prendre à la communauté juive équivalait à menacer l’ensemble de la communauté nationale. Netanyahou lui a donné acte, obligeant, de son soutien « clair et déterminé » contre la haine et l’extrémisme.
Mais ce qui s’est joué entre eux va au-delà de la réaction à la barbarie d’un Merah. Tous deux en position chahutée au plan intérieur, Netanyahou et Hollande ont trouvé un lieu, un moment, pour désigner un même péril. Le terrorisme est aussi aveugle d’un côté de la Méditerranée que de l’autre. Voilà pourquoi Toulouse, jumelée depuis 50 ans avec Tel Aviv, paraissait hier si proche d’Israël.